Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est officiellement entré en vigueur le 29 janvier 2024, a annoncé l’organisation sous régionale dans un communiqué publié ce jour. Cette séparation survient un an après la décision des trois pays de se retirer de l’organisation, le 28 janvier 2024, conformément aux règles de l’organisation ouest africaine.
Ensemble, les trois pays sahéliens ont mis en place l’Alliance des Etats du Sahel (AES) depuis septembre 2023 avant de l’ériger en Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) en juillet 2024.
Selon le communiqué consulté par Ouestaf News, la Cedeao reste cependant ouverte au dialogue avec ses ex-membres dans un « esprit de solidarité régionale » et dans « l’intérêt supérieur des populations ». Dans cette perspective, elle compte reconnaître les passeports et cartes d’identités Cedeao détenus par les citoyens maliens, burkinabè et nigériens « jusqu’à nouvel ordre ».
Les chefs d’Etat de l’AES, les généraux Assimi Goïta (Mali), Abdourahmane Tiani (Niger) et le capitaine Ibrahim Traoré (Burkina Faso), arrivés au pouvoir suite à des coups d’Etats, avaient déjà annoncé, le 23 janvier 2025 dans un communiqué, la mise en circulation de nouveaux passeports communs à ses trois membres dès ce 29 janvier 2025, jour du retrait effectif.
La note précisait aussi que les citoyens titulaires d’anciens passeports arborant le logo de la Cedeao peuvent les échanger contre les nouveaux documents de voyage de l’AES.
L’organisation sous régionale prévoit également de maintenir provisoirement la libre circulation des personnes sans visa, tandis que les échanges de biens et services en provenance des trois pays continueront à bénéficier des mécanismes de facilitation mis en place par la Cedeao. Cette disponibilité de l’organisation sous-régionale sera élargie dans une coopération « sans faille » aux fonctionnaires des trois États sécessionnistes.
La rupture entre la Cedeao et l’AES s’inscrit dans une dynamique de tensions en vogue depuis plusieurs années. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont respectivement connu des coups d’État militaires en mai 2021, septembre 2022 et juillet 2023. Ces événements avaient conduit à des sanctions économiques de la part de la Cedeao. Des sanctions levées en janvier et février 2024 après l’annonce commune des trois États de claquer la porte de l’organisation dont ils ont été des membres fondateurs.
Malgré une tentative de la Cedeao, lors de son 66ᵉ sommet ordinaire du 15 décembre 2024, de fixer une période de transition de six mois pour organiser un retrait progressif, l’AES a rejeté cette proposition qualifiée d’« unilatérale », visant à entraver leur démarche de reconquête de leur souveraineté, tout en réitérant « le caractère irréversible et immédiat » de leur retrait de la Cedeao.
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