La cour d’appel de Dakar, dénonçant un « vice de forme » avait rejeté le 12 janvier 2012, la troisième demande d’extradition, arguant que la justice belge n’avait pas respecté les dispositions légales dans la formulation de sa demande, selon la presse sénégalaise.
« Il est essentiel que le Sénégal respecte l’obligation de droit international (extrader ou poursuivre) et, dès lors extrade M. Hissène Habré vers la Belgique, à défaut de le juger au Sénégal, afin que justice puisse être rendue aux victimes », soulignent les autorités belges dans leur communiqué.
Pour les avocats de Habré, la Belgique fait preuve d’un acharnement qui ne se justifie pas.
« La Belgique doit cesser (…) ses pressions sur les autorités sénégalaises » déclarait Demba Ciré Bathily, un des avocats sénégalais de Hissène Habré cité par l’Agence panafricaine de presse (Pana), en soulignant qu’il « est d’ailleurs irrespectueux » de la part des autorités belges « d’adresser aux autorités administratives sénégalaises la photocopie d’un mandat d’arrêt ».
A la tête du Tchad entre 1982 et 1990, Hissène Habré fait l’objet d’une plainte depuis dix ans et la Belgique pays où les victimes ont porté plainte, demande son extradition. Les autorités sénégalaises qui avaient reçu le 03 juillet 2006 mandat de l’Union africaine pour le juger « au nom de l’Afrique » et avaient même pris des mesures, dont une réforme des lois du pays, pour pouvoir le juger.
Mais les avocats de Habré avaient porté l’affaire devant la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest qui avait décidé. Cette Cour avait en novembre tranché en faveur de l’ex-chef d’Etat tchadien arguant qu’on ne pouvait le juger sur la base d’une loi sénégalaise à « effet rétroactif ».
L’affaire Habré, dont l’éclatement a presque coïncidé avec l’avènement au pouvoir du président Abdoulaye Wade en 2000, est devenue un véritable feuilleton avec beaucoup de rebondissements.
En juillet 2011, le Sénégal avait annoncé son intention d’extrader l’ex-président vers son pays d’origine où il est déjà condamné à mort par contumace, avant de se raviser au dernier moment, suite à de fortes pressions de la part des défenseurs des droits humains, dont la Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’Homme, Navi Pillay.
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