Last Updated on 06/12/2013 by Ouestafnews
Norbert Zongo est le nom de ce journaliste burkinabé, assassiné en 1998. A l’aube du 15e anniversaire de sa mort, ces organisations exigent la réouverture de ce dossier classé par la justice burkinabé.
« Les ayants droit de feu Norbert Zongo et le MBDHP était à Arusha, accompagnés de leurs avocats. Nous attendons donc le verdict », a déclaré à Ouestafnews, Dakio Kisito, secrétaire administratif du MBDHP.
Les plaignants s’étaient rendus fin novembre 2013 à la Cour, avec comme avocat Me Benewende Sankara, par ailleurs, Président de l’Union pour la renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS), une des principales formations de l’opposition politique au Burkina Faso.
Après plusieurs années d’instruction, la justice burkinabé avait conclu, à la surprise générale, à un non-lieu, malgré le fait que la commission d’enquête indépendante ait identifié « six suspects sérieux, tous de la garde présidentielle et avait également pointé du doigt le frère cadet du Président (Blaise Compaoré) en la personne de François Compaoré », rappelle M. Kisito.
« Depuis lors, poursuit-il, on n’a eu de cesse de réclamer la réouverture du dossier vu le refus affiché de la justice burkinabé d’accéder à notre requête, nous avons jugé bon de porter l’affaire devant la cour africaine de justice ».
La réouverture du dossier par la justice locale a été aussi demandée avec force, le 01 décembre 2013 par les animateurs du mouvement dénommé le « Balai citoyen », une organisation citoyenne, née en juillet 2013, dans la foulée des mouvements de protestations contre la mise en place du Sénat au Burkina Faso.
Alors que le MBDHP qui prévoit des activités commémoratives pour le 15e anniversaire de la mort de Norbert Zongo sur toute l’étendue du territoire, le Balai citoyen annonce des actions de terrain notamment un sit-in annoncé devant le palais présidentiel pour pousser le pouvoir à rouvrir le dossier.
Le 13 décembre 1998, les corps calcinés de Norbert Zongo, son frère Ernest, Blaise Ilboudo et de Ablasse Nikieme avaient été retrouvés dans la province de Ziro à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Ouagadougou.
Ce journaliste d’investigation, à l’époque directeur de publication l’hebdomadaire burkinabé « l’Indépendant », enquêtait sur la mort jugée « mystérieuse » de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère cadet du chef de l’Etat burkinabé.
Les affaires Zongo et Sankara constituent des boulets que le régime burkinabé trainent depuis des années.
Aujourd’hui encore le pays est à nouveau plongé dans climat d’incertitude politique. La décision de mise en place du sénat, pour le moment suspendue, a été fortement contestée par l’opposition.
A cela s’ajoute la volonté prêtée au président Blaise Compaoré de modifier l’article 37 sur la limitation de mandat pour se représenter à l’élection présidentielle de 2015.
« S’il (Blaise Compaoré) modifie la Constitution et se porte candidat à un cinquième mandat consécutif, il prend le risque de déclencher un soulèvement populaire comme celui qui a fait vaciller son régime au premier semestre de l’année 2011 », selon une analyse publiée en juillet 2013 par International Crisis Group (ICG).
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