Selon ce rapport, il est établi que l’Afrique de l’ouest et du Centre constituent les principales zones de consommation courante de cannabis sur le continent. Selon M. Ndao, qui souligne la circulation de plus en plus fréquente de la métamphétamine, une drogue de synthèse décrit par les experts comme provoquant une « forte dépendance »
A titre d’exemple, il a indiqué qu’entre janvier et février 2015, la Douane sénégalaise a saisi au total 111 kilogrammes de méthamphétamine. Des saisies « inédites » opérées au Sénégal et qui inquiètent l’ONUDC, habituée de voir de telles saisies particulièrement au Nigeria.
Entre 2011 et 2013, pas moins de sept laboratoires de méthamphétamine avaient été découverts et démantelés au Nigeria.
Selon les derniers chiffres disponibles sur le site de l’Agence nationale du lutte anti-drogue du Nigeria (NDLEA, sigle en anglais), 338.968 kg de drogue ont été saisis en 2013 pour une valeur de 34 milliards de Naira, dont entre autres substances 340 kg de méthamphétamine et 205 kg de cannabis.
Selon les experts, le Danger est d’autant plus présent que ces drogues de synthèse ont un faible coût de production. Selon l’Organisation mondiale des douanes (OMD), 50% de la méthamphétamine saisie en Asie en 2012, venait d’Afrique.
Pour l’ONUDC, la généralisation des drogues synthétiques reste une tendance en Afrique de l’ouest. Ludovic D’hoore, Conseiller au niveau de l’ONUDC, fait remarque qu’on constate actuellement « le développement d’un marché intérieur de méthamphétamine ».
« L’Afrique de l’Ouest est passée, dans un laps de temps très court, de zone de transit pour le trafic de cocaïne à région productrice de drogues et, plus précisément, de drogues de synthèse », relevait Abdelkader Abderrahmane, consultant en géopolitique, dans une tribune libre publiée par le site web du quotidien français « Libération ».
Le trafic de drogue constitue une menace non seulement pour la santé publique mais demeure aussi un élément de fragilisation des institutions en Afrique de l’ouest, souligne depuis quelques années, la Commission ouest africaine contre la drogue (WACD, sigle en anglais).
De l’avis de Ludovic D’hoore, « les Etats doivent d’abord bien cerner l’ampleur de la problématique ». Pour ce faire, le rapport de l’ONUDC propose deux approches, en guise de solutions : d’abord il y a les aspects liés à la lutte contre la circulation et la consommation des substances illicites, mais il y a aussi le volet de la prise en charge des toxicomanes.
Dans son précédent rapport, l’ONUDC lançait déjà une première alerte sur l’entrée en force des drogues de synthèses dans la sous-région. D’où un sentiment d’impuissance face à des trafiquants décidés à faire de la région une zone privilégiée, du fait de sa relative proximité avec l’Europe et l’Amérique du Nord.
Ces dernières années, les barons latino-américains de la drogue avaient fini par faire de l’Afrique de l’ouest une grande zone de transit entre l’Amérique latine et les pays d’Europe et d’Amérique du nord.
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