M. Crespin était en visite au Ghana, un des quinze pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont dépend l’OOAS.
« Notre objectif est d’amener ce taux à 50% », a-t-il annoncé sans donner plus de détails, au sortir d’un entretien avec le chef de l’Etat ghanéen, Nana Akufo-Ado, à qui il dit avoir demandé de « porter le plaidoyer auprès de ses pairs, surtout en ce qui concerne la taxation et la régulation ».
L’OOAS, qui a son siège à Bobo Dioulasso (au Burkina Faso) est un démembrement technique de la Cedeao chargée des questions de santé
« La production locale de médicaments est un domaine où nous devons concentrer notre attention au maximum », a de son côté souligné le président Akufo-Addo.
Selon lui le président ghanéen, « il n’y a aucune raison pour que nous ne mettions pas en place nos propres unités de fabrication ».
En outre, le président ghanéen a appelé l’OOAS a consacrer davantage d’efforts à la lutte contre le paludisme. Donnant l’exemple de Cuba, il a indiqué que dans beaucoup de pays, cette maladie est en train d’être éradiquée en dépit de l’inexistence d’un vaccin, mais grâce à un contrôle vectoriel plus efficace.
En matière de production pharmaceutique, le Ghana est un des pays les mieux lotis de la sous-région avec une trentaine d’unités de production et une couverture de 25 à 30% de son marché, selon une étude de l’Ong Enda (basée à Dakar).
Encore plus avancé dans ce domaine le Nigeria lui couvre 50% de ses besoins avec la présence de 130 unités de production. Des pays francophones comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire produisent eux, moins de 10% de leurs besoins.
En comparaison, un pays d’Afrique du nord comme le Maroc parvient à couvrir plus de 70% de ses besoins. Ce dernier pays vient récemment de demander officiellement son admission à la Cedeao, comme membre à part entière.
A l’échelle continentale, divers chiffres notent que 80% des médicaments sont importés.
Toutefois, beaucoup d’experts, estiment que la taille du marché régional est propice à l’éclosion d’un réseau d’entreprises pharmaceutiques.
En quête d’une émergence locale de l’industrie pharmaceutique, le secteur de la pharmacie et du médicament en Afrique de l’ouest reste confronté à plusieurs défis comme le sous financement du secteur, la prolifération des faux médicaments et le développement des marchés parallèles.
Sur un tout autre plan, le Dr Crespin, s’est félicité de l’ouverture du Centre de contrôle des maladies (CDC, sigle en anglais) à Abuja. Une initiative visant à mettre en avant la prévention dans la lutte contre les maladies.
L’inauguration de ce centre signifie, une « détection plus rapide, un meilleur contrôle et une meilleure surveillance épidémique », a soutenu le directeur de l’OOAS.
La région ouest africaine, vient à peine de sortir d’une grave épidémie d’Ebola qui a en moins de deux ans avait tué plus de 11.000 personnes et qui a été surtout un révélateur de la grande faiblesse des systèmes et politiques de santé la sous région. Les pays les plus touchés par l’épidémie étaient la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.
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