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Afrique de l’ouest : Mali et Guinée vers des scrutins à haut risque

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En Guinée, les législatives attendues depuis trois ans sont fixées au 30 juin, mais l’opposition continue de réclamer le report du scrutin, à coups de marches de protestation souvent réprimées et qui ont déjà fait plusieurs morts dans le pays.

Depuis le mois de mars 2013, les opposants ont à plusieurs reprises investi les rues de Conakry, avec à leur tête Cellou Dalein, candidat malheureux du second tour de la présidentielle de 2010 contre Alpha Condé.

Le gouvernement est resté sourd à leur principale revendication : le report du scrutin.

L’opposition exige le renvoi de l’opérateur sud-africain Waymark , chargé d’élaborer le fichier électoral et soupçonné d’être de connivence avec le pouvoir. Elle réclame aussi l’élargissement du vote aux Guinéens de l’étranger, ainsi que la tenue d’un dialogue politique avant qu’une nouvelle date ne soit fixée. Le pouvoir quant à lui reste catégorique sur le principe du « respect du calendrier électoral ».

« L’opposition n’est pas partie prenante à ces élections-là. Nous n’avons pas déposé de dossier. Nous allons continuer à lutter pour que ces élections n’aient pas lieu », répétaient encore Cellou Dalein Diallo sur les ondes de Radio France International (RFI) dans un entretien diffusé le 3 juin 2013.

Après des mois de tensions, une rencontre les deux parties (pouvoir et opposition) était prévue ce même jour sous l’égide du représentant du secrétaire général des Nations-unies en Afrique de l’ouest, Saïd Djinit.

« Cette rencontre considérée comme celle de la dernière chance pour enfin organiser des élections législatives inclusives, risque d’être particulièrement houleuse entre les deux parties », selon le site guinéenews.com

Dans un entretien avec Ouestafnews, le sociologue guinéen Bano Barry qualifiait la situation actuelle de « poudrière potentielle », rappelant les relents ethniques et régionalistes qui caractérisent le différend entre le président Alpha Condé et ses opposants.

Si en Guinée, les divergences portent sur des questions techniques, le Mali quant à lui risque d’avoir une élection présidentielle « amputée », le 28 juillet 2013 du fait d’un contexte sécuritaire toujours difficile et de l’impossibilité de l’Etat malien à exercer son pouvoir et sa souveraineté dans la ville de Kidal (nord).

Cette ville reste encore sous le contrôle du Mouvement nationale pour la Libération de l’Azawad (MNLA, séparatiste) à, l’origine de l’actuelle crise, devenue très complexe, que vit le Mali.

Le MNLA refuse toute entrée de l’armée malienne dans la ville. Or la classe politique et la société civile malienne estiment que l’élection présidentielle doit se tenir sur tout le territoire national et pour cela le déploiement de l’armée et de l’administration à Kidal est obligatoire.

Sur cette question essentielle, le président français, François Hollande, qui se dit « sensible à la réalité touareg », semble être d’accord avec la position adoptée par les séparatistes.

M. Hollande est devenu de fait le « donneur d’ordre » sur la question malienne, depuis que son armée est intervenue en force mi-janvier 2013 pour chasser les groupes armées « djihadistes » qui occupaient le nord du pays.

« Ce n’est pas le MNLA qui s’oppose à l’entrée de l’armée malienne à Kidal mais le gouvernement français. Le MNLA ne représente rien devant l’armée malienne », écrit le journal malien l’Inter de Bamako qui s’insurge contre la position française sur Kidal.

Dans son dernier rapport sur la crise malienne, l’ONG International Crisis Group (ICG) invitait les autorités à aller aux élections, mais « pas à n’importe quel prix », estimant qu’un travail de réconciliation des Maliens constituait un préalable.

«Cette élection présidentielle prématurée risque faire plus de mal que bien au Mali », écrit le site Think Press Africa, qui estime que les groupes armés n’ont pas totalement été vaincus comme le prouve les attentats suicides et les attaques à la voiture piégée dans certaines localités du nord.

Lire également:
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