Afrique : entre croissance forte et persistance du chômage

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En Afrique, la persistance du chômage particulièrement chez les jeunes, en dépit de la croissance continue que connaît le continent inquiète de plus en plus les experts.

« Si l’on veut que la croissance soit inclusive, il faut s’assurer que tous ceux qui sont capables de travailler aient un emploi », a-t-il indiqué dans un entretien avec Ouestafnews en marge d’une conférence sur l’emploi des jeunes, ce mardi 28 janvier 2014 à Dakar.

Une telle approche devrait permettre de « produire et en produisant davantage, nous avons l’opportunité de satisfaire la demande que ce soit en biens et services publics », a-t-il ajouté. Selon cet économiste, la création d’emplois et la promotion de l’entreprenariat constituent les axes sur lesquels, on peut s’appuyer pour rendre la croissance profitable.

L’Afrique subsaharienne, connaît ses dernières années une croissance économique soutenue. En 2014, un taux de 6 % est annoncé par le Fonds monétaire international (FMI) contre 5 % pour l’année précédente.

Cependant cette croissance, comme le constate généralement les experts est loin de générer de la richesse pour les masses, notamment en termes de création d’emplois décents surtout pour les jeunes et les femmes grandement touchés par le chômage.

Selon des chiffres fournis par le CRDI, 72 % des jeunes (entre 15 et 35 ans) Africains vivent avec moins de deux dollars par jour.

Le vice-président de la Banque africaine de développement (Bad), Mthuli Ncube, lui plaide pour une « transformation structurelle » des économies avec une diversification qui donnerait plus de poids à l’agriculture et au développement des manufactures.

« Le taux de croissance tend à être à sens unique, une partie est portée par les investissements sur les ressources naturelles, et le secteur des mines crée certes des revenus, mais ne génère pas beaucoup d’emplois », a-t-il déclaré à Ouestafnews.

Dans un rapport sur l’emploi des jeunes en Afrique, publié le 27 janvier 2014, la Banque mondiale conditionne même la durabilité de la croissance économique à la nécessité pour les gouvernements africains de créer des « emplois productifs et bien rémunérés » pour les jeunes, dont onze millions arriveront chaque année sur le marché du travail lors de la prochaine décennie.

« Les pouvoirs publics doivent aborder le défi de l’emploi des jeunes sous deux angles : ils doivent non seulement œuvrer à améliorer le climat des affaires mais aussi investir dans l’éducation et la formation des jeunes pour leur offrir de meilleures perspectives d’avenir », précise Deon Filmer, économiste principal à la Banque mondiale, et co-auteur du rapport.

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