Selon le ministre français, ce nouveau déploiement en terre africaine va permettre à la France de mieux faire face au défi sécuritaire que pose le Sahel.
Selon le site de Radio France International (RFI, public), des accords ont été signés avec le Niger et le Tchad. Le Mali devrait suivre fin janvier 2014.
Ce renforcement annoncé des effectifs dans le Sahel, ajouté aux opérations actuelles au Mali et en Centrafrique, où l’on compte respectivement 3.000 et 1600 soldats français, confirme le retour sur les terres africaines et en force de l’armée française, qui auparavant était intervenue en Côte d’Ivoire et en Lybie.
Entre 1962 et 1995, l’armée Française est intervenue 19 fois sur le continent, selon defenceweb. Après les indépendances, la France avait signé des accords de défense et de coopération avec la plupart de ses anciennes colonies, ce qui lui permettaient soit d’y maintenir des bases, soit d’y intervenir militairement.
Le maintien de sa présence au Sahel contraste avec la politique annoncée de « désengagement » militaire de la France qui pour des motifs économiques entre autres était dans une logique de réduction de sa présence sur le continent.
En 2010, des centaines de soldats avaient quitté le Gabon et le Sénégal où la France détient des bases militaires.
Selon un rapport du Sénat français intitulé « l’Afrique notre avenir » et consulté par Ouestafnews, « le nombre de militaires français prépositionnés en Afrique est ainsi passé de 30.000 hommes dans les années 1960 à seulement 3.200 à la fin des années 2000 sur le sol africain ».
Dans ce texte, le Sénat français souligne qu’aujourd’hui, la France se doit de maintenir une « présence militaire forte » d’autant que « la crise malienne comme la situation dramatique en RCA (République Centrafricaine) montrent la faiblesse des capacités africaines ou internationale à agir en premier pour éviter le pire ».
Pour bon nombre d’observateurs, la France a besoin de l’Afrique pour faire valoir un statut de « puissance » sur la scène internationale, ce qui explique l’interventionnisme militaire français sur le continent, jugé intempestif par certains analystes.
« l’Afrique est la pointure de la France. La chaussure asiatique et la babouche arabe sont un peu grandes pour son pied de Puissance moyenne », ironise le chroniqueur sénégalais, Babacar Justin Ndiaye.
Pour Annette Leijenaar, chercheure au bureau de Pretoria (Afrique du Sud) de l’Institut d’études de sécurité (Iss, en anglais), les interventions françaises au Mali et en Centrafrique, remettent au goût du jour, la nécessité de mettre en place la Force africaine en attente (FAA) dont le déploiement est prévue en 2015 par l’Union africaine.
Cette force d’intervention qui tarde à être opérationnelle, alors qu’on en parle depuis des années, devrait être de 25.000 hommes, soit 5.000 soldats issus de chacun des cinq régions que compte l’Afrique.
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