Comme beaucoup de « cajouculteurs » et d’entrepreneurs venus d’Afrique et d’autres parties du monde, M. Kouassi est venu de Korhogo (nord de la Côte d’Ivoire) pour prendre part au premier Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde (Sietta), organisé du 26 au 28 novembre à Abidjan par le conseil ivoirien du Coton et de l’anacarde.
Le Sietta est un grand rassemblement des acteurs de la filière, réunis autour de la même problématique de la transformation de l’anacarde, et où les producteurs africains côtoient des hommes d’affaires asiatiques, venus écouler différentes sortes de machines servant à griller ou encore à décortiquer la noix d’anacarde.
Membre d’une coopérative implantée dans l’est de la Côte d’Ivoire, Serge Appiah confie être venu avec ses collègues pour échanger avec les producteurs de la sous-région mais aussi voir de près les différentes machines proposées par les ingénieurs indiens et Sri lankais, invité à cette première édition du Sietta.
« Dans la filière anacarde rien ne se perd, tout se transforme » indique Dr . El Hadji Maodo Ba, qui représente le Programme d’Appui au développement économique de la Casamance (Padec), un organe dépendant du ministère sénégalais de l’environnement et du développement durable.
Selon le Dr Ba, l’exportation brut du produit ne valorise pas la filière, d’où la présence du Padec à la Sietta pour négocier des transferts de technologie avec les constructeurs de machines destinées à la transformation de l’anacarde. « Il faut créer des unités de transformation qui vont d’abord générer de l’emploi mais aussi augmenter la valeur ajoutée », souligne-t-il.
Globalement, le marché de l’anacarde suscite un intérêt de plus en plus croissant, mais malgré la forte demande mondiale, les acteurs de la filière jugent nécessaire la transformation pour bénéficier pleinement des opportunités qu’offre ce produit, qi comme nombre de produits africains, est souvent exporté brut.
« On est loin d’arriver à la saturation du marché mais pour une bonne transformation, il faut d’abord veiller à la bonne qualité de la production », souligne le Docteur Achille N’da Odopo, chef du programme anacarde au Centre national de recherche agronomique de Côte d’Ivoire (CNRA).
En Côte d’Ivoire où les autorités affichent leur ambition d’atteindre le million de tonnes d’ici cinq ans, alors que l’anacarde ne faisait que10.000 tonnes en 1995. Paradoxe, un tel développement fulgurant qui inquiète parfois certains qui craignent que certaines cultures vivrières et fruitières ne soient délaissées au profit de la noix de cajou.
Au total, l’Afrique fournit près de 45% de la production mondiale de noix de cajou, avec une progression moyenne de l’ordre de 5% par an, elle est principalement assurée par la Côte d’Ivoire avec 500 000 tonnes en 2013, la Guinée Bissau avec 165 000 tonnes, la Tanzanie avec 120 000 tonnes, le Nigeria avec 85 000 tonnes, le Mozambique avec 60 000 tonnes et le Ghana avec 40 000 tonnes, selon les chiffres du gouvernement ivoirien.
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