APE : Abdou Diouf S.G de la Francophonie « inquiet », propose une « transition »

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PAR OUESTAFNEWS

APE : Abdou Diouf S.G de la Francophonie « inquiet », propose une « transition »
L’Union européenne a fixé au 31 décembre 2007 la date butoir pour la signature des APE, mais en Afrique, plusieurs voix s’élèvent pour dire « non », certaines organisations ayant même lancé une campagne pour s’opposer à leur signature.
« Je ne vous cacherai pas que je suis inquiet à l’idée de voir nos Etats signer ces Accords alors que beaucoup d’entre eux sont en position de faiblesse manifeste », a déclaré le président sénégalais qui s’exprimait à Tunis où il était l’invité de la Banque Africaine de développement (BAD) dans le cadre de son programme des « Eminents conférenciers ».
« Ces Accords n’ont de sens que pour des Communautés Economiques Régionales actives » alors que, souligne Abdou Diouf, « un certain nombre de pays ont encore un long chemin à faire pour atteindre un niveau minimal d’intégration », d’après le texte de son allocution dont Ouestafnews a obtenue copie.
Néanmoins estime l’ancien chef d’Etat sénégalais, la forte pression exercée sur les Etats africains devrait les conduire à accentuer leurs efforts d’intégration régionale.
« Je pense aussi que seule une contrainte forte conduira leurs dirigeants (des Etats africains) à affronter le problème, à accélérer de façon significative leurs efforts d’intégration et à réfléchir sur la façon de tirer parti d’une globalisation qui ne les attend pas », a poursuivi l’ancien chef d’Etat sénégalais de 1981 à 2000.
Comme solution, le patron de la francophonie préconise que la signature des APE débouche « sur une période de transition organisée selon un calendrier rigoureux et détaillé ».
Dans son allocution Abdou Diouf a aussi déploré le recul de la part de l’Afrique dans les exportations mondiales, « tombée de 3,5% en 1970 à moins de 2% aujourd’hui ».
Il s’est aussi appesanti sur la fuite des cerveaux, phénomène qui coûte à des pays comme la Gambie, la Somalie ou le Cap Vert, la perte de « plus de la moitié de leurs spécialistes ayant reçu une formation universitaire ».
En dépit de toutes ces difficultés l’ex-président sénégalais s’est refusé accepter toute fatalité qui ferait de l’Afrique un « continent maudit. »
« Faut-il s’en remettre à je ne sais quelle fatalité qui ferait de l’Afrique un continent maudit ? » s’est-il interrogé avant de répondre lui-même : « Je le dis clairement : non ! »

Le texte intégral prononcé par Abdou Diouf devant la BAD à Tunis

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