Les peuples africains sont de nouveau interpellés sur leur capacité intrinsèque à surpasser la haine meurtrière et à écrire leur propre histoire. Ayant œuvré pour l’avènement d’un monde libre, sont-ils prêts à œuvrer pour celui d’une Afrique définitivement pacifiée ? Depuis le début de la crise en Côte d’Ivoire, l’opinion africaine et internationale est divisée entre les partisans d’un camp et les défenseurs de l’autre. Peu importe le parti pris que peut induire tout raisonnement sur les raisons de cette crise, nous devons nous dire les uns et les autres que la paix est possible.
Nous avons le souvenir des folies meurtrières qui ponctuèrent une bonne partie de notre histoire récente et dont les responsabilités demeurent encore difficiles à situer. Les Africains attesteront-ils encore une fois de leur incapacité à faire la paix chez eux et par eux-mêmes ? C’est la question fondamentale à laquelle il nous faut apporter des réponses vigoureuses pour qu’enfin, nous peuples africains, puissions à jamais renoncer à la violence pour bâtir notre idéal démocratique, garantir la sécurité et le bien-être durable de chaque africain.
L’instinct de division qui taraude nos rapports favorise toutes les stratégies de déstabilisation de nos sociétés et ne cesse d’entraîner des guerres inutiles avec leurs lots de souffrance et de détresse pour nos peuples. Pouvons-nous encore nous payer le luxe d’un énième massacre sur la terre africaine ?
Face à la tentation grandissante d’user de la force et à l’horreur qui se profile en terre ivoirienne, c’est la responsabilité de tous les peuples africains qui est interpellée. Céderons-nous encore une fois au fatalisme ? Au moment où l’Afrique célèbre les cinquante ans de son indépendance politique, que l’hymne de la renaissance retentit dans toutes les capitales, que les appels à l’édification des Etats-Unis d’Afrique se multiplient, pouvons-nous voguer à contre sens de la marche de l’Histoire que veulent tous les peuples africains, sans exception ?
Il nous faut tourner la page des violences fratricides, celle des divisions infécondes, celle des calculs meurtriers, celle des guerres inutiles qui placent nos peuples dans l’éternelle posture des damnés de la terre. Il nous faut réunir les conditions pacifiques pour écrire une autre histoire et faire rentrer nos peuples dans l’ère de la quiétude, gage de leur mobilisation pour une Afrique qui évolue vers la paix, l’unité et la prospérité durable.
C’est autour de ces défis que la communauté internationale et ses institutions sont appelées à se prononcer par une jeunesse africaine consciente des enjeux mondiaux et pétris d’ambitions pour la Paix, la Justice et la Solidarité entre les Peuples.
De Dakar, nez de l’Afrique, la jeunesse du continent convie le monde entier autour de la place du Souvenir africain pour prendre la porte du Troisième Millénaire et entreprendre les chantiers de la Renaissance Africaine qu’éclaire le Phare de l’Espérance.
NON A LA TYRANNIE ET A LA BARBARIE MEURTRIERES D’Où QU’ELLES PEUVENT SURGIR!
APPEL ADRESSE
– AU PEUPLE FRERE IVOIRIEN
– AUX PEUPLES AFRICAINS ET A LA DIASPORA
– A TOUS LES DIRIGEANTS POLITIQUES AFRICAINS
– A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
Pour la PAIX en Côte d’Ivoire, en Afrique et partout ailleurs
DAKAR, le 31 décembre 2010