L’Etat du Sénégal a décidé d’envoyer dans la capitale française son ministre de la Justice, Me Madické Niang, lui-même avocat pour une réunion de « coordination de la défense » à la veille de cette audience, affirme un communiqué du gouvernement parvenu à Ouestaf News.
Un juge d’instruction français (Wilfrid Noel) avait en septembre 2008 lancé neuf mandats d’arrêt contre de hautes personnalités sénégalaises, dont l’ex-premier ministre Mme Mame Madior Boye, pour leur responsabilité présumée dans le naufrage du Joola.
Le bateau le Joola avait chaviré faisant un peu moins de 2000 morts, dont quelques ressortissants français.
Immédiatement après l’annonce de la décision du juge français, Me Madické Niang avait vigoureusement protesté, estimant que les mandats d’arrêt avaient été délivrés sur une base non fondée.
«Nous désapprouvons totalement (cette décision) parce que les mandats d’arrêt ont été délivrés sur une base qui n’est pas fondée », avait-il notamment affirmé à l’annonce de la nouvelle dans un entretien à Ouestafnews.
Qualifiant la décision du juge français d’« inadmissible », le ministre sénégalais, qui est lui-même un avocat, avait estimé qu’on ne peut engager « la responsabilité pénale » des mis en cause car aucun « fait réel » ne pouvait leur être imputé individuellement.
Le juge français quant à lui justifie sa décision par « 19 manquements à trois conventions internationales maritimes, ratifiées par la France et le Sénégal ». Le ministre sénégalais avait répliqué en affirmant « qu’en suivant un tel raisonnement le Sénégal pourrait bien à son tour engager des poursuites contre des Français ».
Par la suite, le Sénégal avait à son tour émis un mandat d’arrêt international contre le juge français.
Le Joola, bateau qui assurait la liaison Dakar-Ziguinchor (sud du Sénégal) avait coulé le 26 septembre 2002 aux larges des côtes gambiennes.
Seule une soixantaine de rescapés avait pu être dénombré, alors que le bateau transportant près de quatre fois plus de passagers qu’il n’était autorisé à le faire.
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