Aurons-nous tous à manger demain ?

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Ouestafnews – Le développement de filières agricoles en Afrique de l’ouest doit prendre en compte les profonds changements structurels en cours, dont principalement la mutation démographique, a estimé un chercheur qui prévoit une augmentation significative de la demande en produits alimentaires en milieu urbain.

« Des études actuelles ont montré que la population actuelle est de 300 millions d’habitants, non seulement la population augmente mais elle s’urbanise rapidement », a estimé Ibrahima Athie, directeur de recherches au sein de l’ONG sénégalaise, Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR).

Selon M. Athie, l’Afrique de l’ouest est la région « la plus urbanisée d’Afrique subsaharienne».

S’exprimant lors d’un atelier qui a démarré à Dakar le 23 novembre 2016 et organisé par le bureau Afrique de l’ouest et du Centre de l’ONG Procasur (siège au Chili), le chercheur précise notamment que l’aspect démographique est « le premier changement majeur qu’il faut garder à l’esprit lorsqu’on parle de filières agricoles ».

Le second « élément clé » qu’il identifie, concerne la « percée de la croissance économique » en Afrique avec une expansion de la classe moyenne.

L’effet combiné de la forte démographie, de l’urbanisation et de l’augmentation du niveau de vie de la classe moyenne, induisent une forte augmentation de la demande alimentaire.

« Non seulement la demande alimentaire augmente, mais elle se diversifie », a-t-il souligné

En matière de production agricole, l’approche filière, selon les spécialistes fait référence à l’ensemble des agents qui concourent en amont comme en aval à l’élaboration du produit final.

Selon M. Athie, les acteurs de la filière doivent s’attendre à quelques défis : problème de coordination entre les acteurs, le manque de remontée de l’information venant des consommateurs, l’établissement de normes de qualité, entre autres.

« L’approche filière » est toutefois loin d’être un mécanisme huilée. La coordination reste encore à parfaire dans beaucoup de cas, un problème que beaucoup de participants ont soulevé dans les discussions.

Pour le représentant du Fonds international pour le développement de l’agriculture (Fida) au Sénégal, Luyako Loko Nsimpasi, le partage de connaissances entre les producteurs est un passage obligé.

« Sans connaissances, sans savoirs on ne peut pas réduire la pauvreté en milieu rural de façon durable », a-t-il estimé avant de faire un plaidoyer à l’endroit des petits producteurs qui assurent 80% de la production agricole en Afrique.

Au lendemain de la crise alimentaire de 2008, avec ses « émeutes de la faim » la nécessité d’un renforcement de la production agricole africaine, a conduit à l’élaboration de plusieurs stratégies au niveau des Etats ainsi qu’au sein des organisations non gouvernementales.

Misant particulièrement sur un développement des filières agricoles, Procasur, déroule pour la première en Afrique de l’ouest francophone, sa stratégie dénommé « route de l’apprentissage », qui réunit du 23 au 02 décembre au Sénégal, près d’une trentaine de producteurs africains.

Cette « route de l’apprentissage » qui allie ateliers et visites de terrain, mise particulièrement sur la collaboration et l’échange de bonnes pratiques.

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