Selon les mêmes résultats, l’opposant et candidat de la coalition « l’Union fait la Nation » Me Adrien Houngbédji vient en deuxième position avec 35, 65 % des voix suivi d’Abdoulaye Bio Tchané, ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), avec 6,28% des suffrages, selon la Cena. Dix autres candidats se partagent le reste des suffrages, estimé à moins de 5 %.
Ces résultats ont été annoncés au cours d’une déclaration du président de la Cena diffusée par la chaine de télévision privée LC2. Ils doivent être confirmés par la Cour constitutionnelle pour être définitifs.
Bien avant la proclamation de ces résultats, les deux principaux candidats de l’opposition avaient dénoncé des fraudes alors que les partisans du président sortant évoquaient une victoire de leur candidat « par K.O.».
« Il n’y aura pas la guerre des chiffres parce que compte tenu des tendances à notre disposition, il serait difficile d’envisager la tenue d’un second tour » avait notamment déclaré à la presse le porte-parole de Boni Yayi Marcel de Souza dès le lendemain du scrutin. Une hypothèse que les opposants avaient vigoureusement rejeté.
« Le score obtenu par Adrien Houngbédji appelle à un second tour », défendait Bruno Kangni, l’un des porte-parole de la coalition, au cours d’une conférence de presse alors que la coalition qui soutient Houngbédji dénonçait des cas de fraudes et l’achat des consciences à travers notamment les cas de « paiements en espèces trébuchantes sur présentation des bulletins vierges retirés des bureaux de vote ».
De son côté, le candidat Abdoulaye Bio-Tchané, évoquait un « recul de la démocratie », dénonçant lui aussi « des bureaux de votes fictifs » et des « bourrages d’urnes ».
Bien que réputé modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, le Bénin n’a pas abordé la présidentielle du 13 mars 2011 dans la sérénité en raison de la controverse autour de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), qui, selon l’opposition, a laissé de côté des dizaines de milliers de Béninois en âge de voter.
Cette controverse avait valu au pays un report de dernière minute de la présidentielle à une semaine de la date initialement prévue. Pour l’instant, il est difficile de savoir l’influence qu’a eu la liste sur les résultats du vote.
«Il est difficile de se prononcer sur les conséquences de l’usage de la liste sur les résultats des élections sans un audit sérieux de la liste , a indiqué le politologue Béninois Mathias Hounkpé joint par ouestafnews.
Seul cet «audit devrait aider à vérifier si la liste a favorisé un camp politique contre un autre » a poursuivi cet expert tout en précisant que « les politiciens n’attendront pas cela et exploiteront la situation actuelle pour crier à la fraude à la suite des résultats des élections ».
Tout en reconnaissant des irrégularités lors du déroulement du vote, le collectif des observateurs ayant supervisé l’élection ont estimé que ces irrégularités ne sont pas « de nature à entacher la crédibilité et la transparence » du scrutin
Si les résultats officiels provisoires sont confirmés, Boni Yaya sera directement déclaré élu pour un second mandant, la loi béninoise ayant prévu que le chef de l’Etat est élu à la majorité des suffrages.
cb[
Voulez-vous réagir à cet article ou nous signaler une erreur ? Envoyez-nous un message à info(at)ouestaf.com.