Le premier décret concerne les modalités d’application des articles 3 et 10 de la loi n° 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin et le second est lié à l’organisation et au fonctionnement de l’autorité nationale de la lutte contre la corruption, selon la même source.
« Un troisième décret visant à définir les modalités de protection des dénonciateurs, témoins, experts et victimes est en cours d’élaboration et sera adopté dans les tous prochains jours en Conseil des Ministres pour compléter l’arsenal juridique et le dispositif institutionnel », souligne le gouvernement qui prévoit en outre, des campagnes de vulgarisation. Celles-ci seront menées à l’échelle nationale, « afin de faire connaître le contenu de la loi et de ses décrets d’application à toute la population béninois ».
Le Bénin comme la plupart des pays africains est confronté à de graves problèmes liés à la corruption et à la transparence dans la gestion des deniers publics.
Selon l’indice de perception de la corruption (IPC) publiée en décembre 2011 par l’Ong Transparency International, le Bénin occupe la 100ème sur un classement de 183 pays, très loin des meilleurs élèves du continent que sont le Botswana (32ème ), le Cap-vert (41ème ) , l’Ile Maurice (46ème ) et le Rwanda (49ème ).
En 2010, le Bénin a été le théâtre d’un scandale portant sur une vaste fraude à l’épargne, plus connue sous le nom de « l’affaire ICC-service », du nom de la structure incriminée et dont les promoteurs avaient leurs entrées au palais présidentiel. Le préjudice subi par les épargnants qui se comptaient en milliers avait été estimé à plusieurs milliards de francs CFA.
En août 2010, Irené Koupaki, alors ministre d’Etat chargé du Développement, de la prospective et de l’évaluation de l’action publique avait évalué le préjudice à 70 milliards francs CFA. A la tête d’un « Comité de crise » mis en place par l’Etat, il avait promis le remboursement de tous les épargnants recensés.
Le scandale ICC-service, comparé par certains « l’affaire Madoff » qui avait éclaté aux Etats-Unis, avait vivement choqué l’opinion publique béninoise et sérieusement terni l’image du régime du président Boni. La gravité de l’affaire avait entraîné le limogeage le 7 juillet 201 du ministre de l’Intérieur de l’époque, Armand Zinzindohoué « accusé d’avoir protégé les fraudeurs ».
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