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Burkina Faso : « le malaise est réel », admet le nouveau premier ministre

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« Les événements de ces dernières semaines (…), ont démontré que le malaise social qui s’exprime de façon parfois violente et désordonnée, faisant des victimes et de nombreux dégâts matériels, est réel et mérite la plus grande écoute », a affirmé le premier ministre nommé le 18 avril 2011 pour arrêter la spirale de la violence qui s’est emparée du pays depuis plusieurs semaines.

Ses propos sont contenus dans une déclaration lue devant des journalistes à Ouagadougou et dont Ouestafnews a obtenu copie.

Pour apaiser les esprits, le premier ministre burkinabé a annoncé une série de « mesures sociales urgentes » visant à réduire les difficultés auxquelles font face ses compatriotes, alors que son pays était à nouveau touché par des scènes de violence et de mutinerie organisées aussi bien par des groupes de civils mécontents que par les forces de l’ordre.

Parmi ces mesures figurent la suppression de la taxe communale, une suspension de la tarification des actes médicaux ainsi que e la pénalité sur les factures d’électricité jusqu’en juin 2011.

Le premier ministre a aussi promis plus de liberté syndicale et politique ainsi que le traitement des dossiers judiciaires, dont celui de Justin Zongo, cet étudiant de la ville de Koudougou (Centre ouest du Burkina) dont la mort après un séjour dans un commissariat de police a déclenché une révolte estudiantine en février 2011.

Depuis cette date, le climat social est resté très tendu, de violentes mutineries des éléments de l’armée qui s’en prennent à des biens privés comme publics, s’étant greffées au soulèvement estudiantin qui a fait plusieurs morts.

De leur côté, les commerçants, principaux victimes des actes de pillage s’en prennent aux édifices publics ainsi qu’aux locaux abritant le siège du parti au pouvoir dans diverses localités du pays.

Ainsi, le 27 avril 2011, à Koudougou des commerçants protestant contre la fermeture de leur boutique ont violemment manifesté leur colère en incendiant des propriétés publiques et privées, selon la presse locale. Ces manifestations s’étaient étendues le lendemain dans plusieurs villes du pays, dont notamment la capitale Ouagadougou ainsi qu’à Bobo Dioulasso (sud-ouest), considérée comme le poumon économique du Burkina.

L’opposition quant à elle a appelé ses partisans à massivement sortir dans les rues pour protester contre le régime désormais affaibli du président Compaoré. Ce dernier avait lui-même promis de des réformes qu’il mettrait en œuvre immédiatement, mais sans réussir à apaiser ses concityens.

« Il fallait s’attendre à cette situation(…) le gouvernement faisait la sourde oreille face à l’impunité, la dilapidation des deniers publics et les officiers supérieurs de l’armée qui s’engraissaient au détriment du peuple’’ a indiqué Alexandre Ouèdraogo Secrétaire permanent du Centre africain d’études stratégiques de Ouagadougou, cité par Irinews ce jeudi 28 avril 2011.

Le président Compaoré, pourtant fraichement réélu en novembre 2010 avec plus de 80 % des voix à la tête du Burkina Faso, fait aujourd’hui face à la plus grave crise depuis qu’il a pris les rênes du pouvoir par un coup d’Etat militaire en 1987.

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