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Cedeao : un bilan économique et sécuritaire préoccupant (Rapport)

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Ouestafnews – Une création de richesse en « baisse » et un casse-tête sécuritaire de plus en plus élevés constituent des entraves à la croissance et à l’intégration communautaire. C’est le constat du rapport 2025 de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ce document, la première édition sur les « Perspectives économiques » de l’organisation sous-régionale, a été rendu public le 4 février 2025 à Abuja. 

L’étude relève une baisse continue de la croissance qui résulte d’une « absence de transformation structurelle » dans la région, explique le chargé des programmes de Recherche et analyse de la politique économique de la Cedeao, Pr Felix Fofana N’Zue.

Il s’exprimait lors de la présentation des résultats du rapport à la Commission de la CEDEAO à Abuja (Nigeria) le 4 février 2024, dans une vidéo publiée sur la page Facebook de l’organisation sous-régionale et visionnée par Ouestaf News.

Le rapport, conduit par la Commissaire aux affaires économiques et à l’agriculture, Massandjé Toure-Litsé, analyse les tendances économiques de la région ouest africaine depuis 2010.

Selon le Pr N’Zue, cette situation diffère du modèle traditionnel de développement, qui suit une transition de l’agriculture à l’industrie, puis aux services. Face à ce constat, le rapport interpelle les Etats membres de la Cedeao à « repenser leur politique d’industrialisation ». 

La croissance de l’activité économique dans la région s’est « ralentie », passant de 4 % en 2022 à 3,5 % en 2023, selon la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC).

Dans son rapport intitulé « Perspectives de développement en Afrique de l’Ouest », publié en juin 2024, la BIDC explique que ce ralentissement reflète une baisse de la croissance enregistrée dans les pays membres en « raison des prix élevés », de « la faiblesse de la demande intérieure » et des « effets des sanctions économiques et financières imposées » à un des Etats membres.

En juillet 2023, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest avait infligé des sanctions économiques au Niger, levées en janvier 2024, à la suite d’un coup d’État contre l’ancien président Mohamed Bazoum. Auparavant, c’est le Mali qui avait dû subir ces sanctions communautaires que la Cour de justice de l’Union économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa) avait jugé illégales. 

Le rapport met également en évidence les impacts de l’insécurité sur les performances économiques de la région ouest africaine. Selon Pr Felix Fofana N’Zue, l’analyse des résultats, basée sur les forces, faiblesses, opportunités et menaces sécuritaires, relève des effets « très néfastes » sur la croissance et l’intégration sous régionale.

L’accentuation de l’insécurité, notamment dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest, continue de représenter un obstacle significatif au développement des activités économiques.

Dans la zone sahélienne, la Banque africaine de développement (Bad), dans son rapport « Perspectives économique en Afrique, 2024 », note que les conditions sociales, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, ont été impactées « négativement » par le contexte sécuritaire, la crise humanitaire et les chocs climatiques. Ces pays sont tous les trois confrontés depuis plusieurs années à une crise sécuritaire marquée par des attaques terroristes. 

Ils ont également connu des coups d’État militaire respectivement en septembre 2022, mai 2021 et juillet 2023, entrainant des sanctions économiques de la Cedeao levées en janvier et février 2024, après l’annonce de leur « retrait » collectif de l’organisation sous-régionale.

Ce retrait a été acté par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest le 29 janvier 2025, un an après l’annonce de leur départ de l’organisation ouest africaine.

Les président de transition des trois pays, les généraux Assimi Goïta (Mali), Abdourahmane Tiani (Niger) et le capitaine Ibrahim Traoré (Burkina Faso), ont mis en place l’Alliance des États du Sahel (AES) depuis septembre 2023 avant de l’ériger en Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) en juillet 2024.

D’après la Cedeao, cette première édition du rapport réalisé dans le cadre de la « Vision 2050 » de l’organisation sous régionale, sera désormais publiée annuellement, suivant les directives des États membres.

 ON/md/fd


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