Ouestafnews- «Donner à la femme la place qu’elle mérite dans la société» : c’est le genre de phrases qui ponctuent d’habitude la journée consacrée à la célébration des droits de la femme dans le monde. Cependant, certaines d’entre elles, n’ont pas attendu qu’on leur octroie cette place, particulièrement au niveau socio-professionnel, elles l’arrachent.
C’est le cas de Léontine Yomané Gueye 56 ans, employé dans un établissement d’enseignement supérieur, d’Assiatou Bâ 30 ans gargotière, de Salimata Badji Sané, 27 ans, enseignante et Awa Sambou femme au foyer. Elles sont quatre femmes d’âge différent, issues de milieux différents, avec des conditions de vie et des parcours différents. Si beaucoup de choses les opposent, elles ont cependant en commun cette farouche volonté de s’affirmer et le refus de la dépendance. Et chacune y va de ses propres moyens.
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Bien qu’elle soit femme au foyer, Awa Sambou 39 ans, a très tôt refusé d’ «être une dépendante». Sans travaille, elle combine toutefois sa vie de famille avec une activité commerciale florissante. Elle est persuadée que si on veut se faire respecter, il faut se battre pour être financièrement indépendante.
Dans l’informel
Le refus d’Awa Sambou de dépendre de quelqu’un est motivé par deux choses : «le bien être de ma famille, mais aussi, je veux être un bon exemple pour mes filles, pour qu’elles sachent que rien de se donne dans cette vie», affirme-t-elle. Awa fait partie des 75% des femmes qui, selon des chiffres d’ONU femmes, s’activent dans l’informel.
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Etre un bon exemple aux yeux de ses filles, c’est aussi la mission que s’est donnée Léontine Youmané Gueye, 56 ans, Responsable de la Scolarité dans une école de journalisme. Léontine a, elle, très tôt démystifié le mariage comme étant la finalité de toute action de la femme dans la société sénégalaise. Alors qu’elle était en âge de se marier, elle à préféré se faire d’abord une place dans le monde du travail vaille que vaille.
«J’avais les prédispositions, je me suis dit pourquoi ne pas allier les études et le travail», explique celle qui, depuis qu’elle s’est lancée dans le monde du travail, a embrassé plusieurs secteurs d’activités avant d’occuper son poste actuel. Refusant de renoncer à son indépendance financière. D’agent commercial dans les années 80, elle s’est constamment battue et réadaptée avant d’en arriver au poste qu’elle occupe aujourd’hui.
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Cette capacité à changer de milieu professionnel et de s’y adapter, on le sent aussi chez Salimata Badji Sané. A 27 ans, cette enseignante dans une école maternelle privée dans le quartier des Parcelles assainies (banlieue de Dakar) se dit passionnée par son travail, parce qu’elle « adore » les enfants. Il n’en demeure pas moins que, comme Léontine Youmané Gueye, son travail actuel n’est pour elle qu’un tremplin en attendant de faire des concours et de réaliser son rêver : décrocher un poste dans le secteur de l’enseignement public.
Différences de salaire
Pour l’instant, la jeune femme contrairement à beaucoup de ses camarades, a une réserve par rapport à la journée du 8 mars. Elle estime que l’on doit dépasser l’aspect célébration. «Et que le débat sur l’émancipation économique de la femme soit posé de manière durable et inclusive».
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Quant à Assiatou Bâ, son désir d’émancipation, passe par la restauration. Propriétaire d’une gargote, elle totalise 12 ans d’activité dans ce domaine. Après tant d’années à gérer sa petite gargote, elle rêve de progresser et de conforter davantage son indépendance déjà acquise, en ouvrant un restaurant.
Pour célébrer le huit mars à sa manière, la rédaction d’Ouestaf News a décidé de faire parler ces quatre femmes et de partager leurs convictions (voir ici).
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