Ces quatre maladies qui inquiètent en saison des pluies

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La femelle du moustique «Aedes aegyptia», l'agent vecteur de la dengue, image: wikipedia

Ouestafnews –  L’hivernage vient de s’installer en Afrique de l’Ouest avec les pathologies qui vont avec. Durant cette période, les populations sont sous la menace de diverses maladies, liées à la saison des pluies particulièrement « la grippe, le paludisme…». Zoom sur quatre de ces pathologies.

La grippe : favorisée par les conditions d’humidité et de chaleur

La grippe est une maladie saisonnière transmise par un virus qui s’attaque surtout aux voies respiratoires supérieures, nez, gorge, bronche, selon les explications de  l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cette maladie est favorisée par « les conditions propices à la multiplication de certains germes comme les bactéries, les virus (…) », indique le Dr Alioune Diop, médecin au Centre de santé Philippe Maguilen Senghor à Dakar.

Selon ce médecin, la chaleur et l’humidité constituent les « conditions favorables à la multiplication des virus de la grippe ».

«Chaque année, durant cette période, nous constatons qu’il y a une petite épidémie de grippe », note le Dr Diop. Tout en soulignant que les modes de contamination de la grippe sont « très rapides » et « il suffit d’un cas de grippe pour que ça commence à se répandre (au sein) la population ».

La grippe se propage dans les établissements fréquentés par de nombreuses personnes, telles que les écoles où la transmission peut être rapide note l’OMS.

Pour faire face à cette maladie et ses risques de contagion,  Dr Diop préconise aux personnes atteintes de grippe d’éviter de « serrer la main » aux autres, « d’éternuer et de tousser en face des autres ».

Le paludisme : principale maladie de l’hivernage    

Le paludisme, maladie très fréquente durant l’hivernage, est transmis à l’homme par des piqûres de moustiques, et plus précisément l’anophèle (femelle), selon l’OMS.

Cette maladie fréquente en période d’hivernage est favorisée par « les eaux de pluie stagnantes qui sont propices à la multiplication des moustiques et par conséquent, à la transmission du paludisme », explique le Dr Alioune Diop.

En 2015, selon de l’Organisation mondiale de la santé consacré au paludisme, 90% des cas de paludisme et 92% des décès dus au paludisme sont survenus en Afrique.

Ce rapport, publié en 2016,  souligne également que 76% des cas de paludisme et 75% des décès dus à cette maladie surviennent dans 13 pays, principalement en Afrique subsaharien. Toutefois, de l’avis de Dr Diop  « le paludisme a nettement  régressé » ces dernières années dans un certain nombre de pays africains.

Depuis le début de la saison des pluies, « je n’ai pas dix cas de paludisme […] Pour dire que cette année, depuis qu’il a commencé à pleuvoir, je n’ai hospitalisé que deux cas, tout le reste, c’est des cas ambulatoires », a notamment dit Dr Diop

Selon un document du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), du Sénégal intitulé « Plan stratégique national de lutte contre le paludisme au Sénégal  (2016-2020)», le paludisme a connu une régression significative de plus de 50% entre 2009 et 2015.

Pour la prévention, le Dr Alioune Diop indique que « la précaution la plus importante » est de « dormir sous moustiquaire ».

Les spécialistes préconisent ce qu’ils appellent les « trois T » (dormir sous moustiquaire à Tout moment, Toute l’année et Tous les jours). Mais également dormir sous Moustiquaire imprégné à longue durée d’action (Milda) ».

Dengue : maladie des tropiques

« C’est une maladie virale qui serait due à la piqûre d’un moustique qu’on appelle ‘aedes aegypti’ », explique le médecin Alioune Diop. Toutefois, il indique qu’au Sénégal, « on ne rencontre pratiquement pas la dengue ».

Lire aussi : L’Afrique de l’Ouest face à la dengue, une grippe tropicale

« Ces maladies, on les rencontre le plus souvent dans les forêts tropicales, c’est-à-dire dans les zones forestières », soutient M. Diop.

Au Bénin, le ministère de la Santé et de la protection sociale a identifié plusieurs cas de dengue dans Cotonou (capitale) depuis le début de l’année 2017. Toutefois aucun cas de décès n’a été enregistré et la plupart des cas se manifestent comme le paludisme, note un communiqué dudit ministère daté du 7 juillet 2017.

En Côte d’Ivoire, un cas de dengue a été enregistré au mois de mai 2017 dans un district sanitaire de Cocody-Bingeville, selon une annonce du gouvernement ivoirien.

L’OMS note que 50 millions de nouveaux cas sont détectés annuellement, dont 500 000 cas de dengue hémorragique qui sont mortels dans plus de 2,5% des cas. Seul 1% des cas évolue vers la phase hémorragique.

Il est à noter qu’il n’existe pas encore un traitement spécifique pour la dengue. Selon les recommandations de l’OMS, la prévention et la lutte doivent passer par la couverture, le nettoyage des conteneurs pour « la conservation de l’eau domestique » mais également une protection par « la pose de moustiquaires, l’utilisation de matériaux imprégnés ».

Ailleurs dans le monde : chikungunya

Le virus Chikungunya, comme la dengue, est également une maladie virale transmise par la piqûre du moustique tigre ”Aedes albopictus”, indique le site de l’Institut Pasteur.

La prévention contre le virus du Chikungunya repose sur la réduction du nombre de récipients naturels (plaques) et artificiels contenant de l’eau qui favorise la production des moustiques mais également par l’élimination des sites de production du moustique à proximité des lieux d’habitations.

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