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Cinéma : « Songho » où la musique à la folie

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Convaincu que « la musique est une source intarissable », le jeune homme croit fortement en sa bonne étoile.
Avec ses maigres économies de jardinier et de vendeur de ferrailles, il compte convaincre les producteurs de son talent et sortir un album.

Dans une séquence du film, l’un de ces producteurs est même tombé sous le charme de sa voix qui « s’adapte au mbalax, à l’acoustique, à la  Rumba… »

Magueye Hane est un auteur-compositeur et ethnomusicologue qui partage sa passion musicale et arrange les chansons de Songho. Il est arrivé qu’il y ait des échanges houleux entre ces deux mélomanes.

Souvent irrité par les prises de position tranchée de Songho qui n’a de « respect que pour la musique », M. Hane n’a jamais franchi le rubicond pour autant.

« L’amour d’accompagner un être humain dans ses difficultés m’a guidé dans ma collaboration avec Songho Faye », philosophe l’ethnomusicologue. Songho Faye — son nom à l’état civil – est un passionné de musique, natif de la région de Diourbel (Centre du Sénégal). Il a débuté sa carrière en Gambie en 1987.

«En Gambie, j’ai joué dans l’orchestre national gambien dirigé par Laye Ngom grand frère de Moussa Ngom (artiste sénégalo-gambien décédé)», confie-t-il à Ouestafnews. Il revient au Sénégal en 1992 désemparé et atteint d’une déficience mentale à cause d’une consommation non contrôlée de cannabis.

La réalisatrice Kady Diedhiou travaillait au centre de réinsertion sociale sénégalo-finlandaise « Soppi djiko », lorsqu’il fit la connaissance de Songho à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye où il suit un traitement.

Institution asilaire fondée en 1961 ou l’on enfermait les mendiants, les lépreux et les aliénés dont voulait se débarrasser Dakar, l’hôpital psychiatrique de Thiaroye accueille aujourd’hui des déficients mentaux.

Cela fait maintenant plus de vingt ans que Songho vit dans une petite pièce aménagée derrière les bâtiments de cet hôpital.

Après cette rencontre « impromptue », Kady Diédhiou décide d’écrire un long-métrage sur lui. « J’ai voulu, par ce film, conscientiser sur les personnes atteintes de schizophrénie et de toxicomanie », narre-t-elle.

« Songho » film-documentaire de l’auteur-réalisateur sénégalaise Kady Diédhiou a été projeté au « Festival Itinérant Image et Vie » qui s’est déroulé simultanément à Dakar et à Saint Louis du 7 au 11 octobre 2017.

Période qui a coïncidé avec la célébration de la journée internationale des malades mentaux. Hasard du calendrier ?

Fatou Mbaye, l’adjointe du secrétaire exécutif du groupe Image et Vie, trouve le film instructif. « A travers Songho, j’ai beaucoup appris sur les déficients mentaux et surtout sur leur manière de réfléchir et de se comporter », souligne-t-elle.
 
Le Festival « Image et Vie », qui en est à sa 17ème édition, met en avant des films « instructifs et accessibles au public », affirme Fatou Mbaye. L’auteur réalisateur Kady Diédhiou croit avoir atteint son objectif qui était « d’être fidèle à l’esprit de son personnage principal (Songho)»
 
Kady Diédhiou a gagné le Prix Clap Ivoire en 2014 avec un autre film, « Derrière les rails». Clap Ivoire est un concours de courts métrages qui réunit des jeunes réalisateurs des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

«Derrière les rails» retrace le quotidien de Dior Leye, «une dame qui se lève tous les jours à 5h du matin en traversant les rues sombres et obscures de son quartier pour aller au marché au poisson de Pikine (banlieue de Dakar) », résume senecinema.org.
 
Adepte des trames narratives, Kady Diédhiou en aparté nous révèle que son prochain film sera une réflexion sur la vie et la mort.
 
 AC/MN/AD

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