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Condition de la femme : quatre profils même combat

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Ouestanews- Awa Sambou, Léontine Yomané Gueye, Assiatou Bâ ou Salimata Badji Sané, sont quatre femmes aux conditions, âge et parcours différents. A l’occasion de la célébration du 8 mars, Ouestaf News a fait parler ces quatre femmes que tout oppose, si ce n’est la volonté de s’affirmer à travers leurs activés professionnelles et leur refus de la dépendance.

Léontine Youmané Gueye, 56 ans, responsable de la scolarité d’un établissement d’enseignement supérieur

«Les études sont les seules armes de la femme»

«Ne jamais baisser les bras», c’est la devise de Léontine Youmané Gueye, responsable de la Scolarité dans un établissement d’enseignement supérieur à Dakar. Lorsque qu’on se penche sur son parcourt professionnel, on comprend pourquoi elle s’est approprié cette devise.

C’est à 24 ans, au moment où beaucoup de filles de son âge pensent au mariage, qu’elle a décidé de se lancer dans la vie active. Avec son baccalauréat comme seul diplôme à l’époque, elle va, pendant une dizaine d’année, travailler comme agent commerciale.

Lire aussi : Célébration du “08 mars”: paroles de femmes

Par la suite, on lui confiera la gestion d’une librairie pendant trois ans avant de travailler aux pages jaunes du Sénégal. Actuellement, elle occupe le poste de responsable de la scolarité dans un établissement d’enseignement supérieur.

Ces changements d’activités sont facilités par sa capacité à s’adapter et sa polyvalence, mais surtout son énergie débordante qu’elle s’évertue à communiquer. Cette propension à ne rien lâcher, se reflète partout chez cette mère de deux filles, qui à 56 ans est loin de faire son âge.

Convaincue que le bien être de la femme se trouve dans sa capacité à prendre soin d’elle sans attendre que quelqu’un le fasse, elle reste tout aussi persuadé que les études sont la voie qui permet d’y accéder : «elles sont les seules armes de la femme», affirme-t-elle catégorique.

Awa Sambou, 39 ans, femme au foyer

«Femme au foyer, ne veut pas dire être fainéante»

A 39 ans, Awa Sambou, mène une vie de femme au foyer en apparence plutôt paisible et dépourvue de pression.

«Détrompez vous, les femmes au foyer, sont souvent plus actives et deux fois plus stressées que celles qui ont un travail», rectifie-t-elle. A l’en croire, être une femme au foyer est loin d’être une sinécure.

Madame Sambou comme elle aime qu’on l’appelle, commence sa journée à six heures du matin, pour la terminer vers  «23 heures ou minuit», ayant décidé d’ajouter à ses activités d’épouse et de mère, un petit commerce d’eau fraiche, comme le font d’ailleurs nombres de femmes en se trouvant une petite activité commerciale, souvent menée de manière informelle chez elles.

Entre la préparation de la petite dernière tôt le matin pour l’école, et les « petits services » de monsieur, avant qu’il n’aille au travaille, en passant par le ménage, la cuisine et l’inventaire de son petit commerce d’eau fraiche, Awa avoue n’avoir pas beaucoup de temps pour elle-même.

Son commerce, au-delà de son rôle de mère et d’épouse, est en quelque sorte l’activité qui lui permet de s’affirmer, selon elle. «Avec ce que je gagne, j’ai une indépendance financière qui me permet d’assumer certaines dépenses, ce qui m’évite d’être totalement dépendante de mon mari», soutient-elle.

A l’entendre s’exprimer dans un français limpide, on a du mal à croire que cette mère de famille de trois enfants a quitté l’école depuis la classe de CM2. Sa maitrise du français vient de son amour pour la lecture. Une passion qu’elle trouve toujours le temps d’assouvir, malgré son emploi du temps chargé.

Pour ce mois dédié à la femme, la jeune mère de famille estime qu’il serait bien de présenter la femme au foyer sous son meilleur jour. Car, elle est persuadée qu’«être femme au foyer ne veut pas dire être fainéante».

Assiatou Bâ, 32 ans, gargotière

«Travailler c’est tout d’abord s’aider soit même»

Assiatou Bâ de son vrai nom est teint claire et s’active dans la restauration depuis maintenant 12 ans (2007).

«La gargote, ça marche », nous a-t-elle confié, sans pour autant nous dire son bénéfice journalier. Selon cette gargotière, celle-ci est consacré « à la famille». «Le travail, c’est d’abord s’aider soi-même car si tu ne travailles pas, tu ne peux subvenir aux besoins de la famille et des enfants», explique cette mère de quatre enfants.

Après autant d’années passées dans cette gargote, la jeune femme d’une trentaine d’année voit grand. Elle ambitionne d’avoir «un grand restaurant». Cette volonté de franchir un nouveau palier est certes mue par une volonté de mieux gagner sa vie, mais, ce sera également pour elle, l’occasion de quitter définitivement la situation peu stable des gargotes installées au rond-point liberté six. «Du jour au lendemain, nous pouvons quitter ce lieu».

En cette journée mondiale consacrée à la femme, Assiatou Bâ demande plus de «regard» des autorités à l’égard des femmes et surtout les gargotières. «Car nous faisons partie de la société et nous sommes également des mères de familles».

Salimata Badji Sané, 27 ans, enseignante

«On doit dépasser l’aspect célébration»

Salimata Badji Sané est âgée de 27 ans mais on lui en donnerait bien moins au regard de l’aspect encore très juvénile de son visage. En ce jour où l’on célèbre le mardi-gras, nous la retrouvons dans la devanture de l’école maternelle « les flamboyants » sise à l’unité 2 aux Parcelles assainies (quartier de Dakar). Entourée d’une dizaine de ses « bébés » dont les déguisements rivalisent de couleurs, elle s’affaire autour des petites filles attachant un pagne par ci, rajoutant une couche sur des maquillages par là.

«Ce travail me passionne parce que j’aime les enfants, j’aime prendre soin d’eux », dit-elle en souriant. Marié depuis deux ans, Mme Sané ne fait partie de ces femmes qui attendent tout d’un mari. «Mon mari s’occupe bien de moi, mais je me dis qu’en tant que femme aussi nous ne devons pas rester oisives, surtout qu’en ce qui me concerne je viens d’une culture où la femme a toujours travaillé», souligne la jeune femme qui enseigne dans cette maternelle depuis 2015.

«Bien évidemment je ne gagne pas une fortune (rires…) mais je parviens à satisfaire mes besoins de femmes sans demander à mon mari », lâche-t-elle. En ce qui concerne la journée dédié à la femme, Salimata souhaite qu’on «dépasse l’aspect célébration et que le débat sur l’émancipation économique de la femme soit posé de manière durable et inclusive».

S’il y a quelque chose qui révulse la jeune dame, c’est l’exploitation des femmes pendant les élections. «On achète la conscience de certaines avec de l’argent, des vivres etc… en tant que femme je me sens vraiment touchée quand je vois ça », déplore-t-elle. Avec comme parchemin, un Bac littéraire, Salimata qui n’a pas encore d’enfant, compte bien poursuivre ses études et intégrer l’enseignement public.

La rédaction


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