Conseil des ministres du Bénin du 21 septembre 2010 (Le Communiqué)

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Deux dossiers ont été essentiellement examinés au cours de ladite séance.

Le premier dossier est relatif au sinistre causé par les inondations dans certaines communes de notre pays. En effet suite aux pluies particulièrement abondantes en cette saison pluvieuse, les eaux des fleuves Ouémé et Niger ont connu une montée rapide inhabituelle, débordant de leur lit pour provoquer des inondations dans la plupart de nos localités.

Les cas les plus critiques recensés concernent les communes de Sô-Ava, des Aguégués, de Bonou, d’Adjohoun, de Zagnanado, de Ouinhi, de Zogbodomè, de Dassa-Zoumè, de Tchaourou, de Karimama, de Malanville, et de Pèrèrè. Les dégâts causés par ces inondations sont importants et consistent en :

– plusieurs centaines d’habitations et de salles de classe endommagées ;
– plus de 30.000 personnes sans abris; destruction d’au moins sept mille (7.000) hectares de cultures;
– mort de bétail ;
– propagation des maladies.

C’est pourquoi dès le lendemain de son retour de Finlande où il était en visite officielle, le président de la République s’est rendu le samedi 18 septembre 2010, dans certaines localités de la commune de Ouinhi pour constater l’ampleur des dégâts, comme il l’avait déjà fait avant son voyage dans la commune de Karimama, afin de faire organiser de façon adéquate les secours indispensables.

Face à cette catastrophe nationale qui de toute vraisemblance est à ses débuts, le Conseil des ministres tient à exprimer toute sa compassion à nos compatriotes qui en sont victimes.

Aussi a-t-il décidé, en approuvant la communication du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, des mesures urgentes ci-après à mettre en œuvre sans délai pour témoigner aux populations sinistrées la solidarité nationale :

– la mise à disposition des populations sinistrées de vivres, de tentes et de moustiquaires, des couvertures, dont une partie est déjà mise en place dans certaines localités;

– la fourniture de médicaments de première nécessité;

– le renforcement du dispositif sanitaire pour prendre rapidement et efficacement en charge la santé des populations surtout les enfants et les personnes âgées ;

– le déplacement et le relogement provisoire des sinistrés dans des bâtiments
administratifs, notamment des écoles.

Ces mesures seront complétées dans les meilleurs délais par d’autres plus importantes à savoir :

– le renforcement du dispositif institutionnel actuel de gestion des sinistres au Bénin, notamment par l’accroissement des moyens d’action de la Direction de la prévention et de la protection civile ;

– l’acquisition de pirogues ou de barques motorisées pour faciliter le déplacement des populations des zones lacustres de Bètèrou, de Pèrèrè, de Malanville, de Karimama, de Sô-Ava et des Aguégués.

Afin de mettre en œuvre ces différentes mesures, le Conseil des ministres a donné des instructions pour :

– une évaluation approfondie, par les Services compétents des ministères concernés, des dégâts causés par les inondations et pour la constitution des délégations ministérielles devant se porter au chevet des sinistrés afin de leur porter le message de solidarité du gouvernement et de la nation ;

– la mise en place d’un Comité de crise et d’assistance aux victimes des inondations composé du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, du ministre de la Décentralisation, de la Gouvernance locale, de l’Administration et de l’Aménagement du Territoire, du ministre de la Santé et du ministre de la Famille et de la Solidarité nationale.

Le deuxième dossier examiné est relatif aux dispositions urgentes à prendre pour assurer une rentrée scolaire et universitaire apaisée 2010-2011.

La communication présentée à ce sujet par les ministres des trois ordres d’enseignements s’inscrit dans le cadre des recommandations faites par la deuxième session ordinaire de la Commission nationale permanente de concertations et de négociations collectives Gouvernement Centrales et Confédérations syndicales, pour résorber les problèmes qui pourraient être sources de blocage, de perturbations ou de frein à la qualité recherchée par le système éducatif béninois.

Les problèmes à résoudre sont variés et portent entre autres sur :
• dans les Enseignements maternel et primaire
– les primes et indemnités ;
– l’approvisionnement des cantines ;
– les subventions aux écoles ;
– l’organisation des activités de formation et d’évaluation;
– le recrutement spécial d’enseignants pour combler un déficit évalué à 9.800 enseignants ;
– l’achèvement rapide des travaux de reversement des enseignants soit en Agents permanents de l’Etat ou en Agents contractuels de l’Etat etc ;

• dans l’Enseignement secondaire, technique et professionnel:
-les primes aux enseignants ;
-la distribution de matériel et manuel pédagogique;
-les subventions pour frais de vacation etc ;

• dans l’Enseignement supérieur:
– les primes et indemnités diverses;
– le recrutement d’enseignants et de personnel administratif;
– les bourses d’études doctorales;
– la prise en charge des frais d’inscription et autres frais divers, etc.

Le coût total de toutes les mesures préconisées est évalué à plus de trente trois milliards (33.000.000.000) de francs CFA.

En approuvant la communication présentée par les trois ministres de l’Enseignement, le Conseil des ministres a procédé à une répartition de ces mesures: d’une part des mesures à effet immédiat et d’autre part des mesures d’application étalée dans le temps.

En conséquence sur la base de cette répartition, il a donné des instructions:

– au ministre de l’Economie et des Finances à l’effet de prendre toutes les dispositions pour mobiliser en temps opportun les ressources nécessaires à la mise en œuvre des différentes mesures et notamment de poursuivre le paiement des avances aux 847 éducateurs et éducatrices, en attendant l’aboutissement de leur reversement ;

– au ministre du Travail et de la Fonction publique et au ministre de l’Economie et des Finances, en liaison avec le ministre des Enseignements maternel et primaire pour accélérer la procédure d’étude du dossier de recrutement spécial;

– aux trois ministres de l’Enseignement pour accélérer le traitement des dossiers administratifs relatifs à la carrière des enseignants et les réflexions sur les revendications en suspens.

Enfin, le Conseil des ministres saisit cette occasion pour réitérer à l’ensemble des travailleurs, notamment aux enseignants de tous ordres sa disponibilité au dialogue et sa ferme volonté d’améliorer progressivement leurs conditions de vie et de travail au fur et à mesure de l’évolution favorable des conditions économiques et financières de notre pays.
En

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