Coronavirus en Afrique de l’Ouest : Quelles ripostes pour le Sénégal et le Nigeria?

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Ouestafnews – Le Sénégal a annoncé ce lundi 2 mars 2020 un cas confirmé de coronavirus, ce qui porte le nombre de malades à deux en Afrique de l’Ouest. Le premier cas avait été détecté au Nigeria. Face à cette épidémie qui touche des milliers de personnes à travers le monde, l’essentiel tourne autour de la prévention.

«Les résultats des tests effectués par l’Institut Pasteur de Dakar se sont avérés positifs. A ce jour, l’état du patient ne suscite aucune inquiétude majeure» : ce sont là les termes du communiqué du ministère sénégalais de la Santé et de l’action sociale parvenu à Ouestaf News. Par ce communiqué, le Sénégal venait de signer son entrée dans le cercle des pays touchés par une pathologie qui affole le monde.

Il s’agit d’un «patient de nationalité française (…) qui vit au Sénégal avec sa famille depuis plus de deux ans. Il a séjourné en France à Nîmes, dans la période du 13 au 25 février 2020», explique le document. Le ministère qui se veut rassurant a aussi souligné que le « patient est actuellement mis en quarantaine au centre de traitement du Service des maladies infectieuses et tropicale de l’hôpital Fann».

Lors d’une rencontre gouvernementale consacrée au coronavirus, dans la matinée, le président sénégalais Macky Sall a également appelé les populations à la «vigilance», tout en soulignant que le Sénégal était «prêt» à faire face à cette situation.

Ce cas recensé au Sénégal porte à deux le nombre de contamination en Afrique de l’Ouest. La première confirmation est venue du Nigeria. Le profil des deux malades est similaire. Il s’agit notamment d’occidentaux établis dans le pays, un Français et un Italien qui ont récemment séjourné dans leurs pays d’origine.

Née en Chine dans la province de Wuhan, l’épidémie de Coronavirus (Covid 19) touche aujourd’hui 66 pays et a fait plus de 3.000 morts, selon le dernier bilan de l’OMS, fourni le 2 mars 2020.

Alors que la contamination recule en Chine, le virus Covid-19 progresse dans d’autres pays, fortement touchés comme la Corée du Sud, l’Iran et l’Italie. Sur l’ensemble du continent africain sept cas sont dénombrés (trois en Algérie, un en Tunisie, un en Egypte) en plus des deux cas en Afrique de l’Ouest.

Riposte

Pour préparer la riposte, le gouvernement sénégalais va s’appuyer sur l’aide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les deux entités ont annoncé qu’elles vont travailler ensemble sur le traçage des autres passagers qui étaient dans le même avion que le Français contaminé.

«Et maintenant que la maladie est là, nous allons accélérer le pas et entrer dans la réponse effective. Nous n’allons pas le faire seul, nous allons le faire avec les autres partenaires avec lesquels déjà une coordination était mise en place pour soutenir le Sénégal », a déclaré Dr Lucile Marie Imboua-Niva, la représentante de l’OMS à Dakar.

Au Nigeria, après avoir procédé au relèvement du niveau d’alerte et de prévention à l’aéroport international de Lagos, les autorités sanitaires ont aussi mis en quarantaine, une cinquantaine de personnes. Selon le ministère nigérian de la Santé, un processus est en cours pour retrouver toutes les personnes qui ont voyagé avec l’Italien, pour l’instant 49 parmi elles ont été identifiées sur les 156 passagers arrivés à Lagos, le 25 février 2020.

Les experts redoutent une contamination de masse en Afrique où les systèmes de santé présentent beaucoup de défaillances. Un rapport du Global Health Index (GHS) publié fin février révèle que plus de 60% des pays d’Afrique ont un niveau de préparation insuffisant face au coronavirus.

Selon les conclusions du GHS, 21 pays africains seulement ont un niveau «moyen» de préparation. Une catégorie où se retrouvent le Sénégal et le Nigeria. Seuls l’Afrique du Sud et le Kenya font exception car dotés d’un niveau de préparation élevé en matière de «détection et de notification précoces des épidémies susceptibles de susciter des inquiétudes au niveau international».

Qu’est que le coronavirus ?

«Les coronavirus forment une vaste famille de virus qui sont à l’origine de diverses affections, allant du rhume banal à des maladies plus graves comme le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) ou encore le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS)», explique l’OMS.

Responsable d’infections digestives et respiratoires chez l’Homme et l’animal, le virus doit son nom à l’apparence de ses particules virales, portant des excroissances qui évoquent une couronne.

L’épidémie qui a pris naissance à Wuhan en Chine est qualifiée de «nouveau coronavirus», ce qui d’après l’OMS signifie que c’est «une nouvelle souche de coronavirus n’ayant encore jamais été identifiée chez l’homme».

La dernière épidémie de coronavirus, qui remonte à 2003, avait fait près de 900 morts à travers le monde sur environ 8000 cas confirmés. Partie du sud de la Chine, l’épidémie avait atteint une trentaine de pays à travers le monde.

Quelle prévention ?

Les symptômes dépendent du virus, mais les plus courants comprennent des troubles respiratoires, de la fièvre, une toux, un essoufflement et des difficultés respiratoires.

Dans les cas plus graves, précise l’OMS, l’infection peut entraîner une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale, voire la mort.

Pour la prévention, les spécialistes appellent à une observation des règles de base en matière d’hygiène des mains et d’hygiène respiratoire. Celles-ci ont pour effet de limiter la transmission de la maladie.

L’OMS sur son site web, appelle aussi à l’adoption de «pratiques alimentaires saines, en évitant si possible tout contact étroit avec les personnes présentant des symptômes de maladie respiratoire, tels qu’une toux ou des éternuements».

D’après la même source, il n’existe pas de traitement spécifique contre la maladie résultant d’un nouveau coronavirus mais de nombreux symptômes peuvent être traités.

Dans une déclaration publiée le 23 janvier, Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, soulignait que l’épidémie est «une urgence en Chine, mais pas encore une urgence sanitaire mondiale».  Une semaine plus tard, le 31 janvier 2020, le patron de l’OMS était obligé de revoir son appréciation en affirmant : «je déclare l’épidémie, une urgence de santé publique de protée internationale ».

MN-ON/ts.

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