Les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) présentent des résultats mitigés dans le rapport 2017 de l’Indice de perception de la corruption (IPC), publié le 21 février par Transparency International. Habitué aux honneurs dans ce classement annuel, le Cap-Vert est le seul pays de la région à se maintenir hors de la zone rouge.
Le Cap-Vert, le Sénégal, le Burkina Faso, le Ghana et la Côte d’Ivoire sont dans le top dix africain de l’IPC. Bien que figurant dans le peloton de tête continental, les pays susmentionnés sont à la traîne dans le classement global. Ils occupent respectivement les 48è, 66è, 74è et 81è places mondiales.
Parmi les quinze pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), seul le Cap-Vert a atteint la barre des 50 points avec précisément 55 points. En 2016, 2015 et 2014, ce pays avait respectivement un score de 59, 55 et 57 points.
Le Cap-Vert est donc le seul pays d’Afrique de l’Ouest hors de la zone rouge de la corruption. Sont considérés comme hors de la zone rouge, tous les pays qui ont un score supérieur ou égal à 50. L’enquête de Transparency International concerne 180 pays. Elle fixe la moyenne mondiale à 43,07 points et celle africaine à 32,02 points.
Depuis 1995, Transparency International publie une étude fondée sur un corpus de données publiées et non pas sur un chiffre certain et absolu. La corruption «comprend généralement des activités illégales, qui sont délibérément dissimulées et ne sont révélées qu’à travers des scandales, des enquêtes et des poursuites judiciaires», selon l’ONG.
Basée à Berlin, Transparency International est une coalition qui lutte contre la corruption « à tous les niveaux et dans toutes les sociétés», peut-on lire sur son site officiel. Créée en 1993, elle est présente dans plus de 100 pays dans le monde.
La corruption a de beaux jours dans la sous-région
Le Niger 112e, le Togo 117e,, le Libéria et le Mali 122e ex-acquo et la Gambie 130e sont dans la zone rouge car étant en dessous de 50 points requis par l’indice de Transparency International.
Comparé à son classement de l’année dernière le Niger a perdu onze place en passant de la 101é à la 112è.
Le Nigéria en eaux troubles
Le Nigeria, premier puissance économique et démographique de l’Afrique occupe le 148e mondiale et 23e continentale. La corruption y devient de plus en plus endémique, souligne le dernier IPC.
Ce rang sonne comme un rappel pour l’administration du président Muhammadu Buhari qui a fait de la corruption l’un de ses slogans de campagne et un de ses chevaux de bataille dès son arrivée au pouvoir en 2016.
Toutefois, sa lutte contre la corruption connait peu de succès dans le pays et des accusations de favoritisme se sont fait entendre au sein de la population. D’ailleurs, on l’accuse d’épargner ses proches et de viser seulement des dignitaires de l’ancien régime.
Lors dernier du sommet de l’Union africain (UA), en janvier 2018 à Addis-Abeba, le président nigérian a été choisi pour lancer le thème de la rencontre qui était « Gagner le combat contre la corruption : une voie durable de la transformation de l’Afrique.»
L’année dernière, la Suisse avait promis de restituer l’argent détourné par le général Sani Abacha qui a dirigé le Nigéria de 1993 à 1998 et décédé un an plus tard.
La somme s’élèverait à 321 millions de dollars déposés sur des comptes par le général et sa famille. Cela fait suite à une lettre d’intention en 2016 signée entre les deux pays. Le 4 décembre de la même année, un accord a été même finalisé. Tout comme 200 milliards qui auraient été détournés par sept gouverneurs et six anciens ministres ont été rapatriés de Dubaï.
Pour le reste, la Sierra Leone occupe la 130e place mondiale et 19e en Afrique suivi de la Mauritanie 143e. La Guinée est 148e et 22e africaine et de la Guinée-Bissau 171e mondiale et 41e au classement africain.
Les bons et mauvais points de l’Afrique
Le Botswana meilleur élève en Afrique occupe le 34e rang mondial. Le Rwanda qui est à la 3e place en Afrique et 49e mondial mène une lutte sans pitié contre la corruption.
Rien qu’en février 2017, environ 200 policiers ont été renvoyés pour corruption au pays des mille collines. A l’époque, la représentante de Transparency International à Kigali, Marie-Immaculée Ingabire, avait salué cet acte «Il n’y a pas d’autres indicateurs en fait pour mesurer la volonté politique», avait-elle notamment dit.
Tout juste après le Rwanda, vient la Namibie 53è mondiale, l’Ile Maurice, 54è, Sao Tome et Principe 64è et l’Afrique du Sud 71e.
Tout au bas du classement, on retrouve des pays comme l’Uganda 151e, le Burundi 157, le Tchad 165e, l’Angola, 167e et la Guinée-Equatoriale Equatoriale 171e.
Avec le Soudan, 175e, le Soudan du Sud, 179e, la Somalie, 180e, la Corne de l’Afrique est dans la zone rouge du TPI, c’est-à-dire les régions corruptogènes.
Ce classement dominé par la Nouvelle Zélande, 89 points/100, a montré que la majorité des 180 pays font des efforts minimes ou sont laxistes pour mettre fin à la corruption. L’étude a également révélé que les pays laxistes dans la protection des journalistes et des activistes des ONG ont les «pires taux de corruption dans le monde».
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