Selon la Cour, la décision prise par une majorité de deux juges contre un a nécessité « un examen approfondi de toutes les preuves fournies par les parties, notamment les déclarations de 108 témoins et plus de 22.000 pages de preuves documentaires ainsi que des enregistrements audio et video».
En février 2013, lors de la première audience de confirmation concernant Laurent Gbagbo, les juges avaient rejeté les preuves peu solides de la procureure, Fatou Bensouda.
La crise post-électorale qui a sévi en Côte d’Ivoire entre fin 2010 et avril 2011 a fait selon un bilan officiel, 3.000 morts.
En détention à la CPI, depuis le 30 novembre 2011, l’ancien président Laurent Gbagbo s’achemine donc vers un procès, il devra selon les charges retenues par la Cour, répondre à des accusations de crimes contre l’humanité dont quatre chef d’inculpation : meurtre, persécution, viol, et autres actes inhumains.
Après, Laurent Gbagbo, un de ses anciens lieutenants, Charles Blé Goudé passera lui aussi devant cette même chambre préliminaire en août 2014. La chambre préliminaire est une des spécificités de la CPI. Avant de passer à l’étape du procès, c’est cette chambre qui analyse les preuves fournies par le bureau du procureur.
Des accusations de crimes contre l’humanité pèsent aussi sur M. Blé Goudé, ancien leader des jeunes du Front populaire ivoirien (FPI, ex parti au pouvoir) dont le transfèrement à la CPI a eu lieu en mars 2014.
Par contre les autorités ivoiriennes refusent le transfèrement de l’ex- première dame, Simone Gbagbo, sur laquelle pèse pourtant un mandat d’arrêt international de la Cour.
Mais les autorités ivoiriennes préfèrent la juger ans leur pays. Mais les organisations de défense des droits de l’Homme doutent qu’elle puisse avoir un procès équitable. Ces organisations accusent le gouvernement de pratique une justice à deux vitesses, qui ne concerneraient que les vaincus du camp Gbagbo, alors que les crimes lors de la crise pos-télectorale ont été commis aussi bien par des partisans de Laurent Gbagbo que de son rival d’alors Alassane Ouattara.
La CPI n’est pas mieux lotie, elle fait l’objet de virulentes attaques de la part des dirigeants et de l’intelligentsia africaine pour son parti pris raciste et son acharnement contre les Africains, ayant décidé de ne concentrer ses poursuites que sur l’Afrique.
Les pays africains ont vigoureusement manifesté contre cette démarche inéquitable de la justice dite « internationale » et ont d’ailleurs menacé de quitter en masse la CPI, en solidarité avec les leaders kenyans poursuivis par cette Cour. Pour une rare fois, les chefs d’Etat africains avaient obtenu dans cette démarche le soutien d’une bonne partie des intellectuels et des opinions publiques du continent.