L’entrée de ses troupes dans la capitale économique, Abidjan, dernier Bastion du camp Gbagbo paraissait imminente ce 31 mars 2011.
Dans des interviews aux médias d’Etat français, RFI et France 24 notamment, Guillaume Soro Premier ministre d’Alassane Ouattara, affirmait confiant qu’il ne restait plus que « quelques heures » au président Gbagbo pour quitter « pacifiquement » le pouvoir et que l’heure n’était plus à la négociation.
Au moment où il faisait ses déclarations, le Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies, annonçait le vote de la résolution 1975 qui imposait de nouvelles sanctions contre Gbagbo et ses fidèles, dont son épouse Simone Gbagbo. La résolution prévoyait notamment une « interdiction de voyager » pour le président et cinq de ses irréductibles soutiens, une décision qui ne pouvait tomber plus mal.
Entre temps sur le terrain, l’on annonçait la prise sans grande difficulté par les « forces républicaines » qui désormais contrôle l’essentiel du pays, dont Yamoussoukro, la capitale politique, le Port de San Pedro (dans le sud du pays, par où est exporté une grande partie du cacao ivoirien) ainsi que les localités de Gagnoa et de Daloa, dans le sud de la Côte d’Ivoire et jadis considéré comme des « fiefs » du président sortant.
A cette débâcle militaire, le camp Gbagbo devra ajouter la fuite du chef d’Etat major de son armée, parti avec « sa femme et ses enfants » se réfugier au domicile de l’ambassadeur d’Afrique du sud à Abidjan, selon un communiqué du gouvernement sud africain parvenu à Ouestafnews.
« Le président sortant, Laurent Gbagbo, qui refusait de sortir, est en passe de se faire sortir », analyse l’éditorialiste du quotidien burkinabé Le Pays (privé) avant d’ajouter que Laurent Gbagbo « a cherché la guerre et il l’a eue ». Dans la même lancée l’Observateur Paalga, autre quotidien burkinabé estime pour sa part que , « la bataille d’Abidjan risque d’être un carnage, à moins que les tenants des lieux ne rendent les armes rapidement ».
Mais cette analyse, qui prévoyait un possible carnage, était faite avant la fuite du général Mangou, un acte qui change considérablement la donne, Gbabgo ayant perdu son allié le plus sûr et le plus puissant sur lequel reposait tout son pouvoir. Reste désormais à savoir quelle voie de sortie l’ancien président, acculé, presque défait et ayant par-dessus tout perdu la face, va choisir.
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