
Cette version des faits, qui accrédite facilement la thèse du complot « impérialiste » que dénoncent depuis des mois les hommes du président Gbagbo, est immédiatement démentie par le camp Ouattara.
Dans une interview à Radio France Internationale (RFI, service public français) Guillaume Soro, le premier ministre de Ouattara soutient que les militaires français ne sont pas entrés dans la résidence où se terrait le chef d’Etat désormais déchu. «Ce sont les forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, alliées de Ouattara) qui sont allés le chercher dans son bunker, lui et sa femme sont en bonne santé», déclare M. Soro à la radio française.
Une source militaire française, citée par l’Agence France Presse (AFP, semi publique) précise de son côté que les forces françaises et celles de l’Opération des Nations-unies en Cote d’Ivoire (Onuci) « ont été en soutien » au FRCI dans l’opération ayant conduit à l’arrestation de M. Gbagbo.
Ces différentes versions, difficiles à faire confirmer par des sources indépendantes en raison de la confusion et de l’insécurité qui règnent à Abidjan, prolongent la guerre médiatique que les différents protagonistes du conflit ivoirien ont engagés sur le terrain de l’information depuis le début de la crise postélectorale.
L’arrestation de M. Gbagbo, met fin à son régime et à la dualité au sommet de l’Etat en Côte d’Ivoire. Cette dualité était en vigueur dans le pays depuis le début du mois de décembre 2010, lorsque Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se sont tous deux proclamés « vainqueur » du second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010, plongeant le pays dans une crise aigüe. Cette crise s’est terminée par une violente guerre civile qui aura vu plusieurs centaines de civils innocents massacrés dans plusieurs parties du pays. Depuis, chacun des deux camps accusent l’autre d’exactions commises contre les populations civiles.
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