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Côte d’Ivoire : la Cap exige le maintien de Tidjane Thiam sur les listes électorales

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Ouestafnews – La tension continue de monter à quelques mois de la présidentielle ivoirienne prévue le 25 octobre 2025. La Coalition pour une alternance pacifique (Cap) Côte d’Ivoire, qui regroupe 25 partis d’opposition dont le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), a dénoncé la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale provisoire. La Cap perçoit la décision du tribunal comme une tentative d’élimination politique.

Réunie en conférence de presse le 23 avril 2025, laCoalition pour une alternance pacifique (Cap) Côte d’Ivoire a exprimé son inquiétude face à ce qu’elle qualifie de « dérives autoritaires ». Par la voix de sa porte-parole Simone Gbagbo, la Cap accuse le pouvoir en place de chercher à verrouiller l’échéance électorale en écartant des adversaires crédibles. « Le but ultime est d’éliminer des candidats capables de battre le candidat du pouvoir, quel qu’il soit », a-t-elle déclaré dans une vidéo diffusée par la chaîne du PDCI.

La décision de radiation, annoncée le 22 avril 2025 par l’avocat de M. Thiam, Me Rodrigue Dadjé, repose sur le fait qu’étant naturalisé Français en 1987, le candidat déclaré du PDCI a perdu du coup sa nationalité ivoirienne. Une justification vivement contestée par les soutiens de M. Thiam qui rappellent ce dernier a récemment renoncé à sa nationalité française pour se conformer aux exigences de la loi électorale ivoirienne.

Selon l’avocat de Thiam, malgré les documents fournis attestant qu’il avait donc droit à la double nationalité de naissance, le juge a donné raison aux plaignants qui sont à l’origine de plusieurs recours visant à obtenir le retrait de Tidjane Thiam de la liste électorale provisoire.

Lire aussi – Côte d’Ivoire : radié des listes électorales, Tidjane Thiam dénonce un « déni de justice »

La Cap, mise en place le 10 mars 2025, se présente comme un cadre de concertation ouvert. D’après la charte fondatrice de la Cap, consultée par Ouestaf News, cette plateforme de l’opposition vise à obtenir des réformes électorales et à instaurer un dialogue politique en amont de la présidentielle d’octobre 2025. La Cap appelle à une révision de la liste électorale, à une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), à davantage de transparence dans le financement des campagnes et à la sécurisation du scrutin.

Dans sa sortie de 24 avril 2025, la Cap exige le maintien immédiat de Tidjane Thiam sur la liste électorale, l’ouverture urgente d’un dialogue politique national, la dissolution de la CEI qu’elle accuse de partialité, ainsi qu’un audit complet de la liste électorale.

« Cette stratégie consacre un important recul démocratique », s’est indignée Simone Gbagbo, ajoutant que l’organisation d’élections « avec des adversaires choisis » ne peut conduire qu’à la crise. Pour la coalition, la paix et la stabilité du pays passent par un scrutin véritablement inclusif.

A travers les réseaux sociaux, des leaders de l’opposition avaient appelé à la mobilisation nationale et à manifester devant les palais de justice de leur région à partir du 24 avril 2025.

Selon l’Agence ivoirienne de presse (AIP), le gouvernement ivoirien a réagi avec fermeté à ces appels à la mobilisation. Lors du point de presse à l’issue du Conseil des ministres du 23 avril, le porte-parole Amadou Coulibaly a déclaré que « le désordre ne sera pas toléré », avertissant contre toute tentative de trouble à l’ordre public, rapporte l’AIP. Il a précisé que si les appels à manifester ne respectent pas les cadres pacifiques, ils seront considérés comme inacceptables.

En réponse aux contestations des leaders de l’opposition, Coulibaly a soutenu que les recours doivent suivre les voies légales, selon la même source. Il a aussi rejeté les comparaisons avec le cas d’Alassane Ouattara en 2000, affirmant qu’il n’existait alors aucune décision judiciaire à son encontre, contrairement à la radiation actuelle de Thiam, issue d’une décision de justice, précise le média ivoirien.

À moins de six mois du scrutin, l’enjeu est de taille. L’affichage de la liste électorale définitive est attendu pour le 20 juin 2025. D’ici là, l’opposition compte maintenir la pression pour éviter ce qu’elle considère déjà comme une « élection biaisée ».

Reste à savoir si les appels au dialogue seront entendus, ou si le climat politique tendu persistera à mesure que s’approche l’échéance électorale.

HD/fd


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