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Crise financière internationale : la BCEAO met sur pied un ”comité de veille”

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”Ce groupe coordonné par la BCEAO va produire un premier rapport en début novembre”, a indiqué le gouverneur de l’institution bancaire sous-régional Philippe-Henri Dacoury-Tabley dans les colonnes du journal burkinabé Sidwaya (pro-gouvernemental).
Les experts africains sont très partagés sur l’impact de la crise financière actuelle sur les économies africaines. Là où certains estiment que la « déconnexion » des marchés financiers africains des grandes places financières mondiales agit comme « bouclier » en faveur du continent, alors que d’autres estiment que le continent ne peut échapper à une crise qui frappe les grandes économies du monde.
Pour l’heure, a souligné M. Dacoury-Tabley, ”l’analyse montre que les effets directs de la crise sont négligeables”. Le patron de la BCEAO explique cette situation par quatre raisons dont la première est que les banques de l’UEMOA ne sont pas engagées sur les crédits à risque ou prêts hypothécaires, les fameux « subprimes » à l’origine de la crise.
Ensuite, a-t-il poursuivi, celles-ci ont peu d’avoirs auprès d’institutions financières étrangères.
"Nos banques sont protégées car elles n’ont pas la possibilité de détenir des avoirs importants à l’extérieur au-delà de leurs besoins, il n’y a donc pas de grands mouvements”, a-t-il assuré.
Il a en outre expliqué que ”les flux financiers avec l’extérieur sont normaux", ajoutant que le volume des transactions demeure dans la limite des flux traditionnellement enregistrés en cette période de l’année.
Sur le marché boursier régional, il y a enfin, ”peu de mouvements significatifs tant au vu des indices que du comportement des investisseurs”, a fait savoir le gouverneur de la BCEAO.
Philippe-Henri Dacoury-Tabley a, par contre, précisé que l’UEMOA, à l’image d’autres régions du monde, devrait sentir plus sévèrement les effets indirects de la crise. Selon lui, ”une baisse de la demande mondiale à la suite d’une récession économique induirait un repli des prix des produits exportés par les pays de l’Union”.
Cette situation va provoquer un tassement, voire une baisse du niveau des revenus tirés des exportations.
Les craintes de la banque centrale portent aussi sur une réduction éventuelle des entrées de capitaux, notamment au titre des transferts des migrants, des investissements directs étrangers et probablement, de l’aide publique au développement.
Soutenant qu’il faut craindre une récession économique généralisée, le gouverneur Dacoury-Tabley est plutôt réservé sur le maintien de l’aide au développement à son niveau actuel.
Dans un entretien accordé fin septembre à Ouestafnews, le directeur général de la Bourse des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM) Jean Paul Gillet avait affirmé que l’actuelle crise financière mondiale n’avait « pas d’effets directs » sur la place boursière d’Abidjan que se partagent les huit pays de l’UEMOA.
M. Gillet avait toutefois admis l’existence « d’effets induits ».
« Il y a d’abord une sorte de méfiance vis-à-vis de tout ce qui est ‘bourse’, c’est un effet de contagion », avait-il notamment expliqué.
L’autre effet « induit », qui se produit « par ricochet », selon le patron de la BRVM, est que des investisseurs étrangers, frappés par une crise de liquidités sont tentés de se tourner vers leurs titres « porteurs » placés à la bourse d’Abidjan pour trouver ces liquidités qu’ils ne peuvent plus obtenir avec leur titres en chute libre sur les autres marchés du monde.

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