Dans la matinée du vendredi 22 février 2013, Dakar a vécu le calvaire d’une alerte à la bombe publiée par l’ambassade des Etats-Unis. Le temps d’une journée, le centre ville de la capitale sénégalaise était devenue une zone « déconseillée » aux citoyens américains.
Il s’agissait d’une « fausse alerte », a indiqué trois jours plus tard le gouvernement sénégalais par le biais de son ministère des Affaires étrangères.
Craignant les répercussions de la crise malienne sur son territoire, le gouvernement sénégalais s’est voulu rassurant en affirmant que « toutes les mesures sécuritaires ont été prises pour protéger le Sénégal et sa population », selon le chef de la diplomatie sénégalaise, Mankeur Ndiaye, cité par le quotidien sénégalais l’observateur (privé).
Depuis l’intervention militaire lancée par la France à la mi-janvier 2013, le gouvernement sénégalais a intensifié les contrôles à sa frontière avec le Mali où plusieurs personnes suspectées d’être des islamistes ont été arrêtées.
Après Dakar, ce fut au tour de Cotonou de vivre la même psychose suite à une mise en garde de la diplomatie française contre « des risques d’attentats et d’enlèvements visant des citoyens français au Bénin ».
Les autorités béninoises qui disent avoir appris la nouvelle « par l’intermédiaire des médias français », ont dénoncé dans un communiqué « des allégations dénuées de tout fondement qui créent une psychose artificielle dans l’opinion publique nationale et internationale ».
Le Sénégal et le Bénin reste très impliqués dans la résolution de la crise malienne, où ils ont envoyé des troupes. Le chef de l’Etat béninois qui assurait la présidence de l’Union africaine au moment de l’éclatement de la crise malienne en mars 2012 a été l’un des principaux partisans de la solution militaire.
Au Niger, qui a aussi envoyé des soldats au Mali, le renforcement des mesures de sécurité ont été annoncé, principalement au niveau de certains sites stratégiques, et notamment les zones d’exploitation de l’uranium, essentiellement sous contrôle français.
Après une reconquête plutôt « facile » et assez surprenante des villes du nord, le combat lancé par la France contre les islamistes au Mali, est entré ces derniers dans une phase très brutale.
Plusieurs pertes en vies humaines ont été enregistrées dans les deux camps lors de violents combats survenus entre le 20 et le 25 février 2012 à Gao, une des nouvelles du nord malien dont la reconquête avait été annoncée.
Usant de la « guérilla urbaine », les mouvements armés ont fait leur réapparition dans la cette ville et ont commencé à combattre l’armée française et les troupes africaines venues en renfort.
Le changement de méthode opéré par les groupes « islamistes » avec l’usage de mines anti-personnel et de voitures piégées fait craindre des risques d’attentats dans les pays limitrophes qui sont presque tous militairement engagés dans ce conflit et dont la porosité des frontières n’est qu’un secret de polichinelle.
Voir aussi:
Prévention des conflits: le Mali et les limites de l’UA
Mali: la CPI aux aguets
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