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Crise pré-électorale au Sénégal : la bataille des victimes

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De violentes manifestations à Dakar et à l’intérieur du Sénégal contre la candidature de l’ex-président Abdoulaye Wade menée à l’époque par ses adversaires et la société civile avaient fait au total entre six et quinze morts, selon les sources.

Pour les parents des victimes, l’issue heureuse de l’élection présidentielle, sanctionnée par une nouvelle alternance au sommet de l’Etat sénégalais, ne doit pas faire oublier la violente répression des manifestations préélectorales.

« L’entière responsabilité de la violence incombe à Abdoulaye Wade et à son ministre de l’Intérieur (ainsi qu’aux) responsables des forces de l’ordre qui ont exécuté des ordres en violation totale des libertés garanties par la constitution, par le code électorale », a soutenu Seydi Gassama qui dirige la section locale d’Amnesty International.

M. Gassama qui intervenait lors d’une conférence organisée par le Collectif des parents de victimes a aussi précisé que cette violence a été « planifiée au plus haut sommet de l’Etat ». Selon lui le président Abdoulaye Wade avait affirmé avoir pris toutes les dispositions pour réprimer les contestataires qui s’insurgeaient contre la validation de sa candidature pour un troisième mandat que la plupart des spécialistes jugeaient « illégale ».

Pour Rokhaya Gassama, la porte-parole du Collectif des parents de victimes, cette association ne réclame « rien d’autre que la justice ».

L’assistance a eu droit une projection d’images des violences qui ont lieu et à de poignants témoignages de parents de victimes qui ont pour nom : Mamadou Diop, mortellement renversé par le fourgon de la police, Ousseynou Seck, qui a rendu l’âme des suites de tortures policières et Mamadou Ndiaye, tué par balle.

« Le nouveau régime a fait une profession de foi, plus jamais d’impunité, c’est le moment donc de purger juridiquement cette question », a martelé le président de la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH), Assane Dioma Ndiaye.

Face à cette volonté exprimée du nouveau président de lutter contre l’impunité, le coordonateur du Forum civil, Mouhamadou Mbodj a invité le Collectif à saisir le ministère de la justice avec le soutien des organisations de défense des droits de l’homme.

Le ministère de l’Intérieur de l’ex-régime a toujours écarté toute responsabilité de la police. Cette position a été réaffirmée cette semaine dans la presse sénégalaise par le commissaire, Arona Sy, considéré par une bonne partie de l’opinion, comme un des artisans de cette répression sanglante.

Outre la violence policière, le Collectif a aussi exposé le cas des sacrifices humains à travers le témoignage glaçant de la grand-mère de Maodo Malick Pouye, du nom de cet enfant âgé de 7 ans enlevé durant la campagne électorale et dont le corps a été retrouvé affreusement mutilé, dans un cimetière dakarois.

En dehors des organisations de défense des droits humains comme Article 19, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme et Amnesty, le Collectif des victimes et parents de victimes est aussi soutenu dans son combat par plusieurs organisations féminines, dont l’Association des juristes sénégalaises et un pool d’avocats, selon Mme Gassama.


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