Le « parti pris » de Raw material est « résolument panafricaniste », avec un idéal qui est d’aller au delà de « l’expression esthétique et de la production artistique », pour susciter la réflexion et le débat.
« L’art ce n’est pas seulement le loisir, c’est un engagement », a –t-elle encore soutenu pour expliquer le choix de l’exposition intitulé « Oil rich Niger Delta », une œuvre du photographe nigérian Georges Osodi qui a travers une série de 200 clichés raconte la « précarité » dans laquelle vivent les habitants du Delta du Niger, pris au piège de la dégradation de leur environnement causée par l’exploitation du pétrole dans cette riche partie du Nigeria.
« Les politiques s’emparent des ressources et des bénéfices tirés de l’exploitation des matières premières et oublient totalement les populations. Mon travail consistait à donner une visibilité à ces populations oubliées du Delta du Niger », indique George Osodi qui affirme avoir risqué sa vie pour venir à bout de son œuvre entamée depuis 2003.
Pour la directrice du centre, le travail de M.Osodi, au-delà du Nigeria, interpelle toute l’Afrique car il pose aussi la question de l’énergie dans un continent où, rappelle-t-elle, « le fleuve Congo peut fournir de l’électricité à tous les pays ».
D’ailleurs, dans la continuité de l’exposition photographique qui se tient jusqu’au 19 mais 2011, un panel réunira des experts sur « le paradoxe » de l’énergie en Afrique explique Koyo Kouoh, native du Cameroun et établie au Sénégal depuis une quinzaine d’années.
Le centre, selon ses promoteurs propose au public une programmation multidisciplinaire, allant de l’architecture aux arts culinaires et dispose d’un centre de documentation spécialisé en art africain contemporain. Outre les expositions et les échanges, le centre se propose également de servir de lieu de résidence pour les créateurs africains.
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