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Dakar-Baisse des prix des denrées : des boulangeries refusent de se plier

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Ouestafnews – Le gouvernement  sénégalais a décidé l’application de la mesure de réduction des prix des denrées de première nécessité, ce 24 juin 2024. Mais sur le terrain, certains boulangers refusent de se plier au respect du nouveau prix de la baguette de pain.

Les nouveaux prix des denrées de première nécessité décidés par le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye devraient être appliqués sur le marché ce lundi 24 juin 2024. Mais sur le terrain, Ouestaf News a pu constater que certains commerçants et boulangeries n’ont pas respecté les tarifs homologués de certains produits.

Dans les boutiques, la baguette de pain de 190 grammes est vendue à 150 FCFA. A Ouest Foire, un quartier à la périphérie du centre-ville de Dakar, le boutiquier  Mouhamed qui se garde de préciser son nom, confie à Ouestaf News qu’il ne voulait pas vendre du pain ce lundi matin. Mais il s’est plié à la décision après les assurances de son livreur. « Mon livreur de pain m’a juste dit de vendre la miche de pain à 150 FCFA et à la fin de la journée nous verrons ce qui me reviendra », explique Mouhamed. Comme ses homologues rencontrés, Mouhamed aussi dit craindre d’éventuelles sanctions de la part des services de contrôle de l’État.

L’Etat a recruté un millier d’agents pour assurer le contrôle du respect des prix homologués. Ces éléments seront également appuyés par des agents de  la police et de la gendarmerie.  

Contrairement aux boutiques de quartiers, les  boulangeries visitées dans la zone de Liberté 6, ont, quant à elles, maintenue le prix habituel de 175 FCFA. Une décision fondée, selon elles, sur le refus des meuniers d’appliquer une baisse sur le prix de la farine. 

Le week-end dernier, veille du début de l’application des nouveaux prix fixés par l’Etat, la structure nationale regroupant les meuniers industriels a décidé de suspendre, ce 24 juin 2024, la production et la  commercialisation de la farine. Selon les meuniers, il faut que l’Etat leur précise d’abord qui va prendre en charge la différence par rapport au prix d’avant, car ils ont payé les taxes sur le stock dont ils disposent présentement.

Le 21 juin 2024, le Conseil national de la consommation a réduit le prix du sac de farine de 19.200 FCFA à 15.200 FCFA, soit une différence de 4.000  FCFA.

L’association des meuniers explique que le coût moyen du blé est en augmentation continue, dépassant 196.000 FCFA. Ce qui, selon eux, complique la réduction des coûts de production de la farine. 

Pour ce qui concerne le kilogramme de sucre en poudre, Ouestaf News a constaté dans les commerces de détail que le nouveau prix est respecté. « Je t’ai vendu le kilogramme de sucre à 600 FCFA au lieu de 650, mais je le fais à perte car c’est un stock qui j’ai acquis avec le prix avant la décision de réduction des prix par l’Etat », a confié au reporter d’Ouestaf News, le gérant d’une boutique d’alimentation située aux deux voies de Liberté 6. Ouestaf News a vérifié et constaté la même situation dans d’autres commerces dans le même quartier.

Le Conseil national de la consommation (CNC) présidé par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr Serigne Guèye Diop, a décidé le vendredi 21 juin 2024 la réduction du prix de plusieurs denrées de premières nécessités. Il s’agit notamment du sucre en poudre dont le kilogramme est passé de 650 à 600 FCFA, le kilo de riz brisé non parfumé de 450 à 410 FCFA et la baguette de pain de 190 grammes de 175 à 150 FCFA.

Le CNC est un cadre d’échange entre le gouvernement sénégalais, les opérateurs économiques et autres industriels.

La baisse du coût de la vie était une promesse électorale des nouvelles autorités sénégalaises qui en ont fait une priorité après leur élection à la tête du Sénégal le 24 mars 2024. Pour les  finances publiques, le gouvernement estime que la mesure de réduction des prix des denrées va coûter 53,4 milliards FCFA. Un montant  supporté par l’État en renonçant à différentes taxes.

Des dispositions sont prises pour une application stricte des nouveaux prix retenus lors de la réunion du CNC. Selon le ministre du Commerce, un millier de volontaires ainsi que des éléments des forces de l’ordre vont descendre sur le terrain pour veiller à ce que cette réduction soit répercutée sur les prix pour le consommateur.

Un défi de taille pour le nouveau régime car, par le passé, de nombreuses décisions de réduction des coûts de denrées alimentaires n’ont pas été appliquées sur le terrain.  

 FB-IB/fd

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