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Déclaration de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (texte intégral)

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Le mercredi, 13 juin 2012, le Collectif « Sauvons le Togo » a poursuivi la série de manifestations régulièrement déclarées et actées par les autorités compétentes, notamment le Président de la Délégation Spéciale de la Commune de Lomé, le Ministre de l’Administration Territoriale et son collègue de la Sécurité et de la Protection Civile.

 

A peine les manifestants ont commencé par dérouler le programme de la journée qu’ils ont été chargés à l’aveuglette et dispersés à coups de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc de type non conventionnel.

 

Pris de panique, les manifestants se sont retranchés dans les maisons environnantes et la plupart, dans l’enceinte de l’Eglise catholique Saint Augustin d’Amoutivé, pour y trouver refuge.

 

Et comme si cela ne suffisait pas et pour satisfaire leurs basses besognes, les forces de l’ordre de sécurité ont poursuivi les manifestants jusqu’à leurs derniers retranchements, en leur chargeant systématiquement, y compris même à l’intérieur de l’Eglise où les fidèles étaient en train de prier, et des salles de classes où les écoliers étaient en pleine composition.

 

Se trouvant au pied du mur et désormais en position de légitime défense, certains manifestants ont répliqué par des jets de pierres. Les tirs nourris de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc se poursuivaient de plus belle.

 

Offusqués et fortement attristés par la situation écoliers mineurs qui étaient réellement suffoqués par le gaz des grenades lacrymogènes et transportés aux dos à la recherche des centres de santé dans un désespoir total, et sous le regard indifférent des forces de sécurité, les responsables du Collectifs « Sauvons le Togo », présents sur les lieux, ont dû décider d’approcher les agents de sécurité pour leur expliquer le bien fondé de l’arrêt immédiat des tirs de grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

 

Malheureusement, la fermeté et la détermination de ces agents de sécurité, prêts à en découdre avec leurs interlocuteurs et les manifestants, mettront vite fin à ces échanges.

 

Plus cruel et plus bestial est qu’ils se sont déferlés de manière féroce sur les Secrétaire Général de la LTDH, Maître Célestin Kokouvi G. AGBOGAN, qu’ils ont sérieusement roué de coups de matraques, dès son arrestation jusqu’à la gendarmerie nationale, ceci, sous le regard passif et complice du Lieutenant Colonel KONDI. Maître Célestin Kokouvi G. AGBOGAN est sérieusement blessé à la tête et présente des traces de sang sur les yeux.

 

La LTDH condamne cette extrême sauvagerie et cette barbarie primitive avec laquelle les éléments du Lieutenant Colonel KONDI, chef de la Division des Opérations de la gendarmerie nationale, ont pris à partie son Secrétaire Général Maître Célestin Kokouvi G. AGBOGAN.

 

Tout en se réservant le droit d’agir en justice afin que les auteurs de ces actes ignobles soient punis conformément à la loi, la LTDH demande instamment au Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile de prendre ses responsabilités en vue de faire cesser ces comportements très caractéristiques d’un Etat de non droit, en prenant des sanctions exemplaires contre leurs auteurs.

 

La LTDH rappelle en outre aux autorités togolaises qu’en droit international, il est de la responsabilité première des Etats, non seulement de lutter contre les violations des droits de l’homme, mais également de protéger les défenseurs des droits de l’homme qui dénoncent ces mêmes violations, et de veiller à un environnement propice à l’exercice de leurs activités.

 

La LTDH remercie les organisations des droits de l’homme et de la société civile pour leurs promptes réactions et les invite à rester toujours unies et mobilisées pour que le respect des droits de l’homme et des principes d’Etat de droit devienne une réalité dans notre pays.//FIN

 

 


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