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Ebola : attention, ce n’est pas fini!

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Ouestafnews – La réapparition de la maladie à virus Ebola dans deux pays ouest africain vient rappeler que le virus n’a pas totalement été vaincu. En Guinée notamment, il a été signalé quelques cas depuis la mi-mars 2016, et ce environ un an après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la fin de l’épidémie.

On est loin des chiffres dramatiques enregistrés au plus fort de l’épidémie, lorsque les morts se comptaient par centaines, mais la maladie n’est pas totalement vaincue.

Le virus Ebola a déjà fait huit morts sur neuf cas recensés, depuis le 17 mars 2016, date de sa réapparition dans la préfecture de Nzérékoré au sud de la Guinée, selon un bilan fourni le 6 avril 2016 par la Coordination nationale de lutte contre l’épidémie.

Le Liberia qui avait annoncé la fermeture de sa frontière avec la Guinée, dès l’annonce de ces nouveaux cas, a aussi enregistré un mort dû à la maladie.

Dans ces deux pays, qui furent, avec la Sierra Leone, les principaux foyers de l’épidémie d’Ebola, l’heure est à la riposte.

S’alignant sur la position exprimée par l’OMS, le ministre guinéen de la Santé, Abdourahmane Diallo, souligne que les nouvelles apparitions constituent les résultats d’une « persistance du virus dans les fluides biologiques ».

Joint par Ouestafnews, le responsable des programmes de l’ONG Alima, Vincent Mendibourne dit avoir recensé dix cas, depuis le 17 mars, dont deux malades actuellement en « soins intensifs » dans le centre installé par son organisation à Nzérékoré.

Pourquoi de telles réapparitions ?

« Cette réapparition n’est pas due à une chaîne nouvelle, c’est-à-dire de source animale, ou d’une personne nouvellement infectée ailleurs qui est venue contaminer nos populations » précise le ministre guinéen.

Après l’annonce de la fin des contaminations en Guinée, Sierra Leone et Liberia, l’OMS, qui n’avait pas écarté de possibles petites flambées du virus avait appelé les autorités sanitaires des pays concernés à la vigilance, en procédant aux tests sur tous les décès suspects jusqu’en juin 2016.

« Les données montrent que le virus disparaît relativement rapidement chez les survivants, mais qu’il peut subsister dans le sperme d’un petit nombre d’hommes jusqu’à un an et, dans de rares cas, être transmis aux partenaires intimes », précise l’OMS dans une note posté sur son site.

Les pays concernés qui partagent des frontières ont du mal à se défaire du virus. Pourtant l’OMS, qui avait été vivement critiqué pour sa réponse lente et inappropriée au plus fort de la crise en 2014, avait annoncé la fin des contaminations liées au flambées initiales.

Entre fin 2013 et 2015, l’apparition de la maladie dans trois pays ouest africains avaient mis à nu les défaillances et la mal gouvernance dans les systèmes de santé des pays concernés.

Des enquêtes menées à l’époque par Ouestafnews dans neuf pays avaient révélé que les mêmes dysfonctionnements étaient présents presque partout, avec des services de santé gangrénés par la corruption et le laisser-aller.

Selon Vincent Mendibourne, des « leçons ont été apprises » et cette fois-ci, la riposte sur le terrain est en train d’être menée en parfaite coordination avec les autorités, les ONGs, et l’OMS.

Cette dernière qui a déjà déclaré que le virus n’est plus une urgence de santé mondiale, estime que la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone disposaient désormais des capacités de détection et de riposte pour gérer efficacement les résurgences actuelles du virus.

Partie du sud de la Guinée fin 2013, l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’ouest, la plus grande depuis l’identification du virus en 1976 au Congo (RDC), a touché plus de 28 mille personnes, et fait plus de 11 milles morts.


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