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Ebola : Lomé, Monrovia, Lagos… zoom sur la psychose

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Nigeria : premier cas mortel

Le 25 juillet 2014 Patrick Sawyer, un homme de nationalité libérienne est décédé du virus dans une clinique de Lagos, installant la psychose dans cette mégalopole de 20 millions d’âmes. Selon l’AFP, depuis le décès M. Sawyer, les autorités sanitaires du pays n’ont toujours pas envoyé les échantillons prélevés aux experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), basé au Sénégal car aucune société de messagerie du pays n’a pour le moment accepté de transporter un tel colis.

Liberia et Sierra Leone : loin de l’accalmie

Très affectés par l’épidémie, le Liberia et la Sierra Leone, sont devenus de facto des destinations « bannies » par les compagnies aériennes de la sous-région. Le 28 juillet, la plus grande compagnie aérienne du Nigeria, Arik Air annonçait la suspension jusqu’à « nouvel ordre » de ses vols à destination du Liberia et de la Sierra Leone, deux pays où l’épidémie fait rage. Elle a été imitée dès le lendemain par Asky (basée au Togo). A noter que Patrick Sawyer (fonctionnaire de l’Etat libérien) s’était rendu au Nigeria à bord d’un vol de Asky selon le compte rendu de la presse nigériane. En raison de cette propagation du virus, l’organisation d’aide américaine Peace Corps (Corps de la paix) a annoncé le 30 juillet 2014, le retrait « provisoire » de ses bénévoles du Liberia, de Sierra Leone et de la Guinée.

Au niveau de l’Etat libérien, on multiplie les décisions d’urgence, après avoir décrété une fermeture partielle des frontières de son pays, la présidente Ellen Jonhson Sirleaf a aussi décidé de la fermeture de toutes les écoles du pays « sans exception ». Dans la capitale libérienne, Monrovia, les véhicules de transports en commun souvent bondés ont reçu, une interdiction formelle du ministère de la Justice, interdisant les surcharges sous peine de lourdes sanctions.

La propagation du virus n’épargne pas les médecins. En Sierra Leone, le Dr Sheik Umar Khan est finalement décédé en début de semaine après avoir contracté le virus. Tandis qu’au Liberia, un médecin américain, Kent Brantly, contaminé, est actuellement soigné à Monrovia. Dans la presse libérienne, nombreux sont les experts nationaux comme étrangers à voir le piteux état des infrastructures de santé commun à la Sierra Leone, et au Liberia (deux pays en situation de post-conflit) comme une des causes principales de la propagation de l’épidémie. A Monrovia et Freetown, les hôpitaux se caractérisent par un manque criard de matériels de base, se plaignent souvent les volontaires étrangers.

Guinée Conakry : flux et reflux

Après une période d’accalmie, la maladie a repris en Guinée, berceau de l’épidémie. Selon le dernier bulletin de l’OMS, posté sur son site web, du 03 au 27 juillet 2014, 12 nouveaux cas (suspects et confirmés) ont été recensés dont cinq nouveaux décès. « La recrudescence des nouveaux cas de maladie à virus Ebola en Guinée après des semaines de faible activité virale montre que des chaînes de transmission non détectées existent dans la communauté », constate l’organe onusien.

Togo et Bénin : force reste à la prévention

Le décès de Patrik Sawyer qui est passé par le Togo pour se rendre au Nigeria, a suscité un sursaut des autorités togolaises qui ont accéléré ces derniers jours les mesures de prévention. Tout en multipliant les messages de sensibilisation, le ministère togolais de la Santé a mis à la disposition du public un numéro vert gratuit (le 111) pour signaler tout cas suspect de brusque montée de la température, faiblesse intense, maux de tête et de gorge suivis de vomissements, diarrhées, éruptions cutanées, insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, hémorragies internes et externes. En outre un centre d’isolement est déjà disponible pour la prise en charge de probables personnes infectées.

Au Bénin, pays frontaliers du Togo et du Nigeria, le ministre de la Santé, Dorothée Kindé Gazard, a invité les populations à se rendre dans les Centres de santé les plus proches en cas de fièvre suivie de saignements inexpliqués pour une prise en charge efficace. « Bien qu’aucun cas de fièvre due au virus d’Ebola n’est encore enregistré sur le territoire béninois, nous avons pris des dispositions pour une riposte efficace contre l’épidémie », soulignait le ministre lors d’une rencontre avec la presse le 29 juillet 2014.

Sénégal et Côte d’Ivoire : épargnés mais craintifs

Le Sénégal et la Côte d’Ivoire, frontaliers de la Guinée, avaient très vite réagi aux premières heures de l’épidémie via un renforcement de leur surveillance épidémiologique. En mars le Sénégal avait fermé ses frontières avec son voisin guinéen avant de les rouvrir.

En Côte d’Ivoire, les messages et les mesures de sensibilisation ont été multipliés. A cet effet, l’interdiction de la vente et de la consommation de la viande de brousse, dont raffolent les Ivoiriens, a été décidée depuis avril 2014 par le gouvernement.

Selon les experts, certaines espèces animales comme les singes, les rats, les chauves- souris sont des vecteurs du virus Ebola. Les agents des eaux et forêts, ont opéré récemment des saisies dans des gargotes de l’intérieur du pays pour contrecarrer les récalcitrants.

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