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Environnement: le plastique résiste à Abidjan

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Last Updated on 30/11/2014 by Ouestafnews

Alidou est vendeur d’attiéké (célèbre spécialité culinaire ivoirienne à base de manioc) dans une ruelle du quartier Angré dans la verdoyante commune de Cocody. Entre 12 et 13 heures, ce Nigérien de 25 ans voit son échoppe littéralement assaillie par les élèves et autres employés de bureau qui viennent acheter leurs plats, « à emporter ».

« S’il n’y a plus de sachets, franchement je ne sais pas quoi d’autre utiliser, vous voyez que la plupart des clients ne consomment pas sur place », se plaint-il, tout en jetant des coups d’œil rapide sur un lot de sachets noirs, déjà entamé, le dernier de son stock, précise-t-il à un envoyé spécial d’Ouestafnews dans la capitale économique ivoirienne. Ici en dépit de l’interdiction, le plastique reste encore très usité.

« C’est une décision salutaire, le plastique n’est pas biodégradable, regardez comment ça bouche les caniveaux …» se plaint, Guy Kouassi Alain, gérant de cybercafé à dans le vieux quartier populaire de Treichville.

Un argumentaire dont ne veulent pas les commerçants abidjanais pour qui l’initiative gouvernementale ne prend nullement en compte leurs préoccupations et la particularité de leur activité.

Si l’effet néfaste sur l’environnement est à la base de la décision, les autorités ont semble- t-il oublier que le sachet plastique fait vivre des millions de personnes, à travers le pays.

Attablée sous un parapluie, à l’abri du chaud soleil de novembre, Ange Irié, une femme entre deux âges va jusqu’à ouvrir son arsenal de trois glacières, remplies à ras bord de sachets d’eau et de jus de fruits glacés.

Ange qui fréquente le marché d’Adjamé, refuse de nous dire, le montant de sa recette journalière. « Avec ça là, tu envoies ton enfant à l’école et le nourri », réplique-t-elle sèchement dans ce phrasé coloré typique des Abidjanais.

Quelques mots qui en disent long sur les probables conséquences socio-économiques de la disparition du sachet plastique qui constitue le gagne-pain de beaucoup de jeunes garçons dans les marchés de la capitale économique ivoirienne.

Si la mesure est jugée salutaire, vu les désagréments causées à l’environnement, beaucoup reprochent aux autorités d’avoir agi sans proposer des contreparties aux usagers.

C’est cet aspect que regrette, Zaoré Laundry Alain, un journaliste et bloggeur, spécialisé sur les questions environnementales qui estime que « c’est une décision salutaire mais qui est prise sans pourtant autant proposer d’autres alternatives aux populations ».

Dans beaucoup de pays africains, le sachet plastique devient indésirable, au fur et à mesure que la problématique environnementale se place au centre des préoccupations.

En Côte d’Ivoire, le 08 novembre 2014, le décret portant “interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de l’usage du sachet plastique” est entré en vigueur. En février 2014, le gouvernement avait donné aux fabricants, une période de six mois pour écouler leur stock et proposer à l’avenir un produit dégradable.

Cependant un tour dans les lieux de commerces permet de constater que le sachet indésirable fait de la résistance à l’exception de quelques grandes surfaces d’Abidjan où les clients emportent leurs emplettes dans des emballages en papier.

La Côte d’Ivoire, vient s’ajouter à une liste de pays comme la Mauritanie, le Gabon, et le Rwanda qui ont interdit les sachets. Dans certains pays d’Afrique de l’ouest comme le Sénégal, une mesure similaire avait été annoncée par l’ex-ministre de l’environnement, Ali El Haidar, mais attend d’être effectivement adoptée.

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