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Exploitation de l’uranium nigérien : tous contre Areva

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Last Updated on 06/11/2013 by Ouestafnews

« Vous ne pouvez pas être quatrième et bientôt deuxième producteur mondial d’uranium et puis être aussi pauvre,  c’est inadmissible » estime Mamane Oumaria, conseiller principal à la primature nigérienne dans un entretien avec Ouestafnews.

Selon l’officiel nigérien, « la part de l’uranium dans le budget du pays, est moins de 5%. Alors qu’elle devrait normalement se situer entre 20 et 25% au minimum.» Aujourd’hui une renégociation plus avantageuse des termes de l’accord avec l’entreprise française fait l’objet d’un consensus dans le pays, représentants de l’état, militants de la société civile et les populations abondent dans le même sens.

«En plus 40 ans d’exploitation de l’uranium par Areva, il est unanimement admis que cette activité n’a véritablement profité qu’à l’exploitant » soutient un communiqué du  Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (Rotab), une Ong nigérienne.

En plus de la faiblesse des recettes que perçoit l’état, l’exploitation du minerai pose des problèmes environnementaux que dénoncent régulièrement des organisations locales et internationales comme Greenpeace.

Mi-octobre 2013, des populations de la ville minière d’Arlit (nord) sont sorties dans la rue pour manifester leur colère vis-à-vis du géant français dont les activités dégradent leur cadre de vie.

Le Niger est le quatrième producteur mondial d’uranium, avec 9% du marché mondial. Avec l’exploitation prochaine de la mine d’Imouraren (nord), toujours par Areva,  il va passer deuxième producteur mondial.

 « Areva est notre partenaire stratégique, il est important pour nous, mais aujourd’hui force est de revoir le partenariat afin que le Niger puisse bénéficier un peu de son uranium » ajouté Mamane Oumaria.

Le Niger, où il bénéficie depuis toujours d’un monopole, a  une importance centrale pour Areva. « Le n°1 mondial du nucléaire extrait du sous-sol nigérien plus de 30% de l’uranium produit par l’entreprise » selon Radio France internationale (Rfi).

En tous les négociations sont ouvertes depuis plusieurs semaines, au niveau des observateurs on espère que l’Etat nigérien va tenir sa promesse de changer les termes de ce partenariat  qu’il juge « déséquilibré ».

 Si le Rotab dans son site dénonce l’opacité qui entoure les négociations, d’aucuns saisissent aussi ce contexte pour mettre en relief, le préjudice subi par le Niger qui vendait jusqu’ici son uranium en deçà des prix pratiqués sur le marché international.

En 40 ans le pays a perdu au total près de 20 milliards de dollars, d’après une estimation publiée par le site d’informations économiques, Lesafriques.com

« Cela fait plusieurs décennies que les conventions sont renouvelées automatiquement. Il est question cette fois de les mettre sur la table et de les passer au peigne fin pour que le Niger y trouve son compte » expliquait le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini.
 
Au niveau d’Areva, on rejette, ces multiples plaintes du partenaire nigérien. « 70 % des revenus générés par l’exploitation de ses mines d‘uranium sont reversés par différents biais (dividendes, fiscalité) à l‘Etat nigérien » rétorque Areva dans un  communiqué posté sur son site.

Au niveau de la protection de l’environnement, « le groupe mène aussi au Niger une politique active de protection de l’environnement  qui s’accompagne d’un dialogue constant avec l’ensemble des parties prenantes locales » ajoute le texte.

Peuplé de 17 millions d’habitants, le Niger, figure parmi les pays les plus pauvres du continent, avec un produit intérieur brut estimé à 6,5 milliards de dollars  en 2012 par la Banque mondiale.
 
 

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