Ouestafnews – Les enseignants africains se montrent encore réticents vis-à-vis des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) en dépit de leur apport essentiel pour la qualité de l’enseignement, selon un rapport qui vient d’être rendu public.
Pourtant les engagements, déclarations, initiatives pilotes, projets, etc., sont quotidiennement annoncés sur le sujet presque partout dans le continent.
«Malgré le rôle essentiel que jouent les TIC dans l’éducation, de nombreuses écoles, universités, établissements et agences gouvernementales ne sont pas encore suffisamment sensibilisées aux avantages qu’elles apportent», expliquent Harold Elletson et Annika Burgess, rédacteurs de ce rapport publié le 22 mai 2015 à Addis Abeba où se tient une conférence internationale sur le sujet.
Sur un échantillon de 1500 professionnels africains sondés, pas moins de 57% estiment que les enseignants de leur pays ne sont toujours pas suffisamment informés des avantages de l’utilisation des TIC dans l’éducation, souligne ce rapport consulté par Ouestaf News.
A la base de cette faible intégration des TIC par les enseignants, encore fidèles aux méthodes anciennes, les auteurs du rapport identifient un certain nombre d’obstacles notamment « le coût des services et des équipements, l’insuffisance d’infrastructures et le manque de sensibilisation sur le meilleur usage qu’il est possible de faire des TIC pour l’enseignement et l’apprentissage.»
Toutefois 95% des sondés jugent et conviennent que les TIC sont la solution pour améliorer l’éducation dans leur pays.
Mieux encore, la plupart des gouvernements africains disent compter sur le numérique pour atteindre leurs objectifs d’éducations pour tous (EPT). Sans oublier le défi de la fracture numérique que le continent doit relever.
Fin 2013, le premier forum interministériel africain sur l’intégration des TIC dans l’enseignement tenu à Tunis a été marqué par un appel lancé aux pays de «préparer et d’adopter des cadres nationaux de politique pour intégrer les TIC dans leurs systèmes d’éducation et de formation».
Un des grands défis avant d’y arriver reste la formation des formateurs eux-mêmes. Aujourd’hui en Afrique, «seul un tiers des enseignants d’école primaire expliquent avoir été correctement formés au numérique», précise le rapport cité plus haut.
Dans ses conclusions le rapport note que la réussite de l’intégration des TIC passe inévitablement par une meilleure sensibilisation et une meilleure formation des enseignants et des apprenants.
«Mal sensibilisés à leurs bénéfices et insuffisamment formés aux technologies numériques, les acteurs du monde de l’éducation sont réticents à l’idée de les utiliser » estiment les auteurs du rapport.
Dans une autre étude menée à l’échelle du continent, le groupe Infodev (groupes d’experts spécialisés dans les TIC) dénote un «manque d’information et de documentation» quant à l’usage des TIC dans l’éducation sur le continent, ce qui affecte les planifications.
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