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Fespaco-Filep : Ouagadougou défie le Covid

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Ouestafnews – L’organisation de la 27e édition du Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco) a pris les allures d’un défi à la pandémie de Covid-19, encore présente, en dépit d’une baisse des contaminations généralement constatée sur le continent. Pour les acteurs culturels réunis dans la capitale Burkinabè, il est important de préserver le calendrier culturel et surtout de ne pas vivre dans la peur de la pandémie.

Elles ont d’abord voulu l’annuler avant de le reporter. Les autorités burkinabè se sont finalement décidées à sacrifier à la tradition, en organisant le Fespaco qui a connu son épilogue le 23 octobre 2021. On aura surtout retenu de cette édition qu’elle a vécu dans un contexte sanitaire difficile. C’est en pleine pandémie que Ouagadougou a renoué avec cette biennale, considérée comme le plus grand rendez-vous cinématographique du continent africain.

Directeur artistique du Marché des Arts et Spectacles d’Abidjan (MASA), Daniel Assandé salue « la détermination des organisateurs et des autorités burkinabè qui n’ont pas cédé à la peur du virus ».

Présent au Fespaco pour la promotion de son organisation, Asandé estime que « le Fespaco fait partie des meubles de la culture africaine ». S’adressant à Ouestaf News M. Assandé pense que ne pas y être est assimilable à « un crime de lèse-majesté ».

Cette 27e édition devait se tenir fin février 2021, mais cette période a trouvé le pays en pleine deuxième vague de la pandémie, avec 12.030 cas confirmés de Covid au Burkina et des mesures restrictives dans les voyages un peu partout dans le monde. 

Durant le mois de mars 2021, le Burkina Faso était à 744 nouveaux cas confirmés. Soit une baisse de 47% par rapport à février, souligne une analyse du bureau de coordination des affaires humanitaires des nations-unies (OCHA).

Le challenge du Covid

Entre le 14 et le 23 octobre, période où s’est tenu le Fespaco, les résultats officiels compilés par Ouestaf News montrent un total de 207 nouveaux cas, soit une moyenne de 29 cas par jour. Une très légère hausse par rapport à la semaine du 7 au 13 octobre qui a connu 198 nouveaux cas soit une moyenne de 28 cas par jour.

Saluant le dispositif sanitaire mis en place, Yasmine Boushar, critique de cinéma, venue du Maroc estime que la tenue du Festival par rapport au contexte pandémique a été un challenge remporté par les organisateurs. Nombreux sont les festivaliers à relever le respect des consignes sanitaires, notamment le port du masque et l’usage de gel antiseptique dans les coulisses et les salles.

Le respect des gestes barrières constaté au Festival semble avoir vite conjuré les appréhensions et démontré que l’on peut bien vivre avec la pandémie.

Lors de son discours d’ouverture, le chef d’Etat burkinabé, Roch-Marc Christian Kaboré a placé le festival sous le signe de la « résilience » face au Covid-19.

A l’instar de ces voisins ouest africains, le Burkina, au plus fort de la pandémie, a adopté des mesures restrictives comme la fermeture des écoles et des frontières internationales pour limiter la propagation du Covid-19.

Globalement les festivaliers rencontrés relèvent la bonne organisation mais les habitués de ce rendez-vous comme la Sénégalaise Martine Ndiaye une des promotrices du festival Fine Femme Afrique, constatent aussi une affluence moins importante par rapport aux éditions précédentes. « On peut dire qu’il y avait moins de monde que d’habitude, mais je trouve que c’était bien organisé et j’ai passé vraiment de bons moments », déclare-t-elle.

Apport économique

L’apport du Fespaco, grand-messe du cinéma africain, n’est pas que culturel et artistique. L’événement a aussi un impact positif sur l’économie du Burkina, pays confronté comme tous les pays d’Afrique à l’impératif de la relance après l’arrêt brutal causé par la pandémie.

L’hôtellerie figure parmi les secteurs qui profitent le plus de cette biennale. D’après le rapport statistique de la 26e édition du Fespaco, sur les 847 millions FCFA de recettes générées, les établissements hôteliers de Ouagadougou en ont capté 551 millions.

Pour ce secteur, comme celui de l’audiovisuel au cœur du Fespaco, la tenue ou pas de l’évènement est loin d’être une affaire de caprice. Les enjeux sociaux et financiers, dépassent le cadre d’une activité de loisir.

Selon des chiffres du ministère de la Culture burkinabè relayés par le site de RFI, le secteur du cinéma et de l’audiovisuel burkinabè assure actuellement 2.000 emplois directs et 6.000 emplois indirects. Les revenus générés par le secteur sont estimés à 2 millions de dollars, soit un peu plus d’un milliard de FCFA.

Après le Fespaco, la capitale burkinabè va aussi accueillir un autre grand évènement : le Festival international de la liberté d’expression et de la presse (Filep) qui va tenir sa 9e édition du 10 au 13 novembre 2021.

Selon le président du Comité d’organisation du Filep, Sidiki Dramé, le programme est constitué d’un colloque international sur le thème : « Au carrefour des crises sanitaire, sécuritaire, politique et des mutations technologiques, construisons des médias résilients au service des citoyens africains ».

Des journalistes, des acteurs de la société civile issus d’une trentaine de pays prendront part à cet évènement qui se tient tous les deux ans à Ouagadougou.

Ces deux festivals qui se déroulent dans un contexte sanitaire particulier, en l’espace d’un mois, vont réunir au total des ressortissants de plus de 80 pays. De quoi redonner vie à Ouagadougou et un peu d’air frais à la vie au Faso. 

MN-AB/fd/ts


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