Pour beaucoup, la foire internationale de Dakar (Fidak) s’est révélée cette année moins lucrative que les éditions précédentes. Officiellement prévue du 28 novembre au 11 décembre 2013, la Fidak a été prolongée jusqu’au 15 décembre, à la « demande » de certains exposants, selon le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) organisateur de l’évènement.
« Le public est là mais n’achète pas comme d’habitude, j’en suis à ma 15è foire mais je peux dire celle est la moins rentable », soutient Yahya Abou, un tradi-thérapeute nigérien. Dans sa table pullulent dragées, poudres ensachées, sirop… issues de la pharmacopée traditionnelle de son pays.
Cette 22è édition de la Fidak, coïncide avec une conjoncture économique difficile qui prévaut actuellement au Sénégal, ce qui selon certains explique la rareté de la clientèle.
Très courue, la Foire de Dakar allie des rencontres d’affaires de haut niveau entre chefs d’entreprises à la recherche d’opportunités ou de partenaires pour étendre leurs activités d’une part, et d’autre part la vente directe organisée par une multitude de commerçants, d’artisans et de vendeurs au détail, qui viennent pour écouler leur marchandise.
« Les visiteurs parlent de crise mais je pense que c’est partout, là nous venons juste de participer à la foire de la Cedeao à Accra et ça n’a pas marché du tout, ici à Dakar c’est nettement mieux », tempère le Béninois Henri Segbedji. Un tradi-thérapeute, lui aussi, il reconnaît tout de même qu’il y a des difficultés à écouler sa marchandise comparé aux années précédentes.
Les créateurs et artisans subissent le même sort. Le burkinabé Madou Traoré, a l’habitude de faire de bonnes affaires depuis 13 ans à Dakar. Cette année, une bonne partie de sa production n’a pas encore trouvé preneur, en dépit de la rallonge faite par les organisateurs.
Selon lui le problème est en partie dû à la périodicité de la foire qui est passée en 2011 d’une « biennale » à une foire annuelle.
« Une foire tous les deux ans est nettement mieux, pour nous parce qu’on a le temps de bien concevoir nos œuvres, maintenant puisqu’il faut être là, cela peut pousser certains à bâcler leur travail», souligne-t-il.
Fulera Seidu, designer ghanéenne, elle se dit satisfaite de sa venue à la Fidak pour la première fois.
« L’aspect financier est accessoire, ce qui compte pour moi c’est le réseautage, faire la connaissance de potentiels partenaires et sur ce point je suis très contente » confie -t-elle, tout en présentant une gamme de bijoux traditionnels africains et des vêtements en patchwork, fruits de sa créativité.
Dans le pavillon de la Guinée Bissau, beaucoup soulignent la désertion de la clientèle à l’exception de Karfa Nghabo qui, à deux jours de la fin, est parvenu à écouler la grande partie de ses marchandises.
La Guinée Bissau est une délégation bien particulière dans la mesure où tous les 65 exposants qui la composent proposent la même chose à savoir les produits halieutiques et forestiers.
A l’exception de quelques exposants burkinabés comme Madou Traoré, mécontent de la qualité du pavillon réservé à leur pays, la plupart des artistes approchés ont notamment souligné la bonne organisation de la Fidak contrairement à beaucoup d’autres foires dans la sous-région.
Cette année la Fidak, a connu une « participation record » avec la présence de 38 pays d’Afrique, d’Europe et d’Asie, et totalise 1500 exposants, selon les organisateurs qui précisent avoir eu record à des chapiteaux pour faire face à la forte demande.
Le thème était axé sur les énergies renouvelables, avec comme invité d’honneur le Cap-Vert.
Dès que ses rideaux vont baisser, elle laissera la place dans l’agenda sous régionale à la troisième édition de la Foire de l’intégration de l’Union économique et monétaire ouest africain (Uemoa) qui cette année se déroule du 13 au 22 décembre 2013 à Niamey au Niger.
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