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Guinée : fin de la dualité Présidence -Primature, exit Lansana Kouyaté

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Ce limogeage apparaît comme l’épilogue de la guéguerre que se livre depuis des mois en Guinée le camp du président Conté et celui de « son » premier ministre, selon les analyses du desk politique d’Ouestafnews.
Lansana Kouyaté, nommé il y a un an « premier ministre de consensus » à la suite de graves troubles en janvier et février 2007, était en conflit presque ouvert avec le camp présidentiel depuis des mois.
Une première alerte avait été donnée par le camp présidentiel avec le limogeage de Justin Morel Junior, alors ministre de la Communication et des TIC le 3 janvier dernier.
Le ministre, également porte-parole du gouvernement, était soupçonné de faire pencher la balance du côté du « gouvernement » au détriment de la présidence.
En réalité, la nomination de Lansana Kouyaté, diplomate de carrière, n’a jamais été bien accueilli par le camp présidentiel à Conakry, puisqu‘il avait été nommé à la suite de violentes manifestations populaires qui avaient fait reculer le président pour sauver son régime.
Ainsi deux pôles de pouvoir s’étaient formés en Guinée, l’un autour du président Conté. Ce dernier se dit toujours garant de la légalité constitutionnelle et investi de la légitimité que lui confère son élection.
L’autre pôle s’était formé autour du premier ministre, soutenu à ses débuts par une coalition de syndicats et de la société civile. Ce sont ceux-là même qui, avec l’appui du peuple avait lancé les grandes manifestations populaires contre le président, avant d’exiger et d’obtenir du président la nomination d’un premier ministre « neutre ».
Mais ces derniers mois, une partie de ces forces ont pris leur distance vis-à-vis de Lansana Kouyaté, disant qu’il a dévié « la feuille route » qui lui avait été tracée au moment de sa nomination.
Ces derniers jours, par presse interposée, chacun de ses deux camps accusait l’autre de « malversations » ou de « mauvaise gestion » des biens publics.
Ainsi à la mi-mai l’assemblée nationale, dominé par le Parti de l’Unité et du Progrès (PUP) a accusé le premier ministre de « gaspillage » des ressources du pays.
Cette semaine, c’était autour du camp de Kouyaté de faire du bruit sur la gestion des ressources de l’Etat pendant « les années Conté », suite à la publication d’un rapport mené par un « cabinet indépendant ».
Les conclusions de ce rapport, qui épinglent directement Conté et ses plus proches collaborateurs, ont fait l’objet d’articles y compris dans la presse internationale.
Ayant repris la main avec le limogeage du premier ministre, les forces proches du président Conté agitent désormais l’idée de possibles poursuites contre Kouyaté pour détournement de deniers publics.

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