« Je préférerai qu’on me tue à la place des travailleurs et des pauvres jeunes » ! Sortie de la bouche d’une dame africaine, à l’intérieur même d’un pays tenu en laisse par un régime répressif, et alors qu’on est en pleine crise politico-sociale, la phrase a de quoi marquer les esprits.
Ceux qui ont suivi le parcours de cette dame, vous diront que l’une de ses forces premières reste justement son endurance et sa détermination.
A une époque – on était encore aux premières années de l’indépendance – où le seul fait de travailler dans un bureau était en soi une grande conquête pour les femmes et où la plupart d’entre elles se suffisaient encore d’un quelconque poste de secrétaire dactylographe, Hadja Rabiatou Serah Diallo, avait su se remettre en question, et entrevoir son destin autrement.
Sa détermination fera le reste.
De son poste de secrétaire de direction qu’elle occupe à la présidence de la république dès 1966, elle se prépare à une carrière qui la conduira des greffes des tribunaux dès le début des années 80, à la magistrature près d’une décennie plus tard.
Parallèlement elle mène une vie syndicale intense, et c’est véritablement en tant que syndicaliste que la Guinée la découvre.
C’est aussi en tant que syndicaliste qu’elle se fait un nom, bien au delà des frontières de son pays, où pourtant « il n’y a pas d’agence de presse, pas de bureau de TF1 ou de CNN » comme l’écrit si justement son compatriote Tierno Monénembo pour qui, la Guinée « à force de crever dans son coin de solitude et de tyrannie, (…) a fini par disparaître des atlas et des statistiques. Ignorée des touristes, boudée par les journalistes, abandonnée par les organisations humanitaires.»
C’est pourtant dans ce vaste, disons… désert médiatique et « attentionnel » que Hadja Rabiatou, par ses seules actions sur le front syndical et sa détermination réussira la prouesse de se faire remarquer à l’étranger par des organisations de travailleurs par-ci, ou des ONG par là.
Ainsi en mars 2006, la dame venue du pays où « il n’y a ni agence de presse ni bureau de TF1 ou de CNN » est nommée femme du Monde par CNV Internationale, une organisation de travailleurs néerlandaise. En 1998, elle faisait partie des « 100 héroïnes du monde », choisies par une ONG américaine.
Héroïne elle l’est. En mars 2006, elle avait déjà fait plier le gouvernement à l’issue d’une grève mémorable. Héroïne, elle l’est aussi quand arrive l’heure de vérité et qu’il faille parler sans ambages.
Au chef de l’Etat Lansana Conté — qui est aller libérer ses « amis » détenus, dont l’homme d’affaires Mamadou Sylla, en affirmant que « la justice c’est moi »– Hadja Rabiatou, mère de 6 enfants, donne la réplique. Courageusement.
Elle n’hésite pas à dire publiquement ce que nul n’ose clamer haut à l’intérieur du pays mais que tout le monde se raconte en privé : la complicité et les intérêts personnels, plus que les liens d’amitié, expliquent l’acte du général président.
Interviewée sur les ondes de Radio France Internationale, elle lancera une petite phrase assassine à la face du président : « Je ne peux pas choisir un individu au détriment de tout un peuple si je n’ai pas un intérêt personnel », avant d’ajouter « nous n’avons pas compris le déplacement d’un chef d’Etat vers la sûreté pour aller libérer des voleurs ».
A ne juger que ses propos on aurait pu croire à une autre de ces femmes au verbe facile et acerbe. Mais sa présence à presque 60 ans, à la tête des manifestants à Conakry, prouve que bien plus que le seul verbe, il y a aussi chez elle de l’engagement et de l’action.
Aussi, à défaut de faire partir Conté, aura-t-elle réussi là ou tous les opposants ont échoué, faire accepter l’idée d’un premier ministre « neutre » et de « consensus » pour gérer les affaires du pays. Elle peut déjà savourer une victoire… historique.
Et tant pis si Conté, acculé, lui lance à la figure – c’est du moins ce qui se raconte à Conakry – « toi, tu es méchante !»
Ceux qui ont suivi le parcours de cette dame, vous diront que l’une de ses forces premières reste justement son endurance et sa détermination.
A une époque – on était encore aux premières années de l’indépendance – où le seul fait de travailler dans un bureau était en soi une grande conquête pour les femmes et où la plupart d’entre elles se suffisaient encore d’un quelconque poste de secrétaire dactylographe, Hadja Rabiatou Serah Diallo, avait su se remettre en question, et entrevoir son destin autrement.
Sa détermination fera le reste.
De son poste de secrétaire de direction qu’elle occupe à la présidence de la république dès 1966, elle se prépare à une carrière qui la conduira des greffes des tribunaux dès le début des années 80, à la magistrature près d’une décennie plus tard.
Parallèlement elle mène une vie syndicale intense, et c’est véritablement en tant que syndicaliste que la Guinée la découvre.
C’est aussi en tant que syndicaliste qu’elle se fait un nom, bien au delà des frontières de son pays, où pourtant « il n’y a pas d’agence de presse, pas de bureau de TF1 ou de CNN » comme l’écrit si justement son compatriote Tierno Monénembo pour qui, la Guinée « à force de crever dans son coin de solitude et de tyrannie, (…) a fini par disparaître des atlas et des statistiques. Ignorée des touristes, boudée par les journalistes, abandonnée par les organisations humanitaires.»
C’est pourtant dans ce vaste, disons… désert médiatique et « attentionnel » que Hadja Rabiatou, par ses seules actions sur le front syndical et sa détermination réussira la prouesse de se faire remarquer à l’étranger par des organisations de travailleurs par-ci, ou des ONG par là.
Ainsi en mars 2006, la dame venue du pays où « il n’y a ni agence de presse ni bureau de TF1 ou de CNN » est nommée femme du Monde par CNV Internationale, une organisation de travailleurs néerlandaise. En 1998, elle faisait partie des « 100 héroïnes du monde », choisies par une ONG américaine.
Héroïne elle l’est. En mars 2006, elle avait déjà fait plier le gouvernement à l’issue d’une grève mémorable. Héroïne, elle l’est aussi quand arrive l’heure de vérité et qu’il faille parler sans ambages.
Au chef de l’Etat Lansana Conté — qui est aller libérer ses « amis » détenus, dont l’homme d’affaires Mamadou Sylla, en affirmant que « la justice c’est moi »– Hadja Rabiatou, mère de 6 enfants, donne la réplique. Courageusement.
Elle n’hésite pas à dire publiquement ce que nul n’ose clamer haut à l’intérieur du pays mais que tout le monde se raconte en privé : la complicité et les intérêts personnels, plus que les liens d’amitié, expliquent l’acte du général président.
Interviewée sur les ondes de Radio France Internationale, elle lancera une petite phrase assassine à la face du président : « Je ne peux pas choisir un individu au détriment de tout un peuple si je n’ai pas un intérêt personnel », avant d’ajouter « nous n’avons pas compris le déplacement d’un chef d’Etat vers la sûreté pour aller libérer des voleurs ».
A ne juger que ses propos on aurait pu croire à une autre de ces femmes au verbe facile et acerbe. Mais sa présence à presque 60 ans, à la tête des manifestants à Conakry, prouve que bien plus que le seul verbe, il y a aussi chez elle de l’engagement et de l’action.
Aussi, à défaut de faire partir Conté, aura-t-elle réussi là ou tous les opposants ont échoué, faire accepter l’idée d’un premier ministre « neutre » et de « consensus » pour gérer les affaires du pays. Elle peut déjà savourer une victoire… historique.
Et tant pis si Conté, acculé, lui lance à la figure – c’est du moins ce qui se raconte à Conakry – « toi, tu es méchante !»
Vous voulez réagir à cet article ou nous signaler une erreur, envoyez nous un mail à info[@]ouestaf.com