Le Tribunal de Première Instance de Kaloum, à Conakry, a condamné, le mardi 7 janvier 2025, Aliou Bah, leader du Mouvement démocratique libéral (Model), à deux ans de prison ferme pour « offense au chef de l’État », rapportent plusieurs médias guinéens.
Cette décision intervient dans un contexte politique tendu en Guinée, où la liberté d’expression est au cœur des débats avec la répression des manifestations du 6 janvier 2025 à Conakry, la capitale.
Arrêté le 26 décembre 2024 à la frontière avec la Sierra Leone, Aliou Bah est poursuivi pour des propositions tenues lors de ses meetings, où il a appelé les chefs religieux guinéens à s’exprimer sur la situation du pays, selon sa défense. Il est également accusé d’avoir parlé de la junte au pouvoir, qu’il a qualifié d’ « incompétente ».
Décrit comme l’un des rares opposants encore présents sur le territoire et critique envers la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya, Aliou Bah a été transféré à la maison centrale de Conakry pour y purger sa peine, selon les mêmes sources.
La défense de l’opposant a aussitôt annoncé son intention de faire appel, dénonçant un procès « biaisé » et une instrumentalisation de la justice, dans un entretien vidéo visionné par Ouestaf News et publié par Africaguinee.com.
Cette affaire relance les interrogations sur le respect des droits fondamentaux et sur le climat politique en Guinée, où les tensions entre la junte et l’opposition restent vives avec la prolongation de la transition militaire. Cette dernière était censée se terminer le 31 décembre 2024, conformément aux accords entre la junte au pouvoir et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
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