Guinée : Mme Clinton demande le départ du CNDD, l’étau se resserre autour de Dadis

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Le 28 septembre une manifestation de l’opposition guinéenne organisée dans un stade de Conakry s’est terminée dans un bain de sang. Au moins 157 personnes ont été tuées, selon l’opposition. Le gouvernement quant à lui affirme avoir dénombré une cinquantaine de morts.
« Les dirigeants guinéens doivent demander un pardon sincère au peuple qui s’était rassemblé pour une manifestation pacifique contre le régime militaire. Cette demande d’excuses ne doit pas seulement se faire en paroles, mais aussi en reconnaissant qu’ils ne peuvent plus rester au pouvoir», a affirmé Mme Clinton selon un texte officiel transmis à Ouestafnews.
Mme Clinton répondait à la question d’un journaliste en marge d’une rencontre avec le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi.
Selon la patronne de la diplomatie américaine, Johnnie Carson (un des secrétaires d’Etat adjoints américains) a déjà exprimé lors d’un entretien avec les responsables guinéens et de la « manière la plus ferme possible » l’indignation des Etats-Unis et l’opposition de la première puissance mondiale au gouvernement en place à Conakry.
« Nous avons l’intention de prendre les actions nécessaires contre l’actuel régime en place » en Guinée, a publiquement menacé Mme Clinton, ajoutant ainsi à la pression continue sur le capitaine Moussa Dadis Camara et le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD, junte militaire).
Cette réaction ferme des USA intervient au moment où le chef de la junte militaire à Conakry est soumis à une forte pression de la part de la communauté internationale.
La France par la voix de son ministre des Affaires étrangères a déjà annoncé qu’elle ne peut plus travailler avec le chef de la junte. Sur un ton polémique, ce dernier a répondu en faisant appel au nationalisme des Guinéens, en affirmant notamment que « la Guinée n’est pas une sous-préfecture de la France ».
Arrivés au pouvoir au lendemain de la mort en Décembre 2008 du président Lansana Conté dans un pays laissé à lui-même, le capitaine Moussa Dadis Camara et les membres du CNDD qu’il dirige avaient acquis la sympathie des populations en promettant de ne « pas s’éterniser » au pouvoir et d’organiser une transition démocratique pour remettre le pouvoir aux civils.
Mais depuis quelque mois, l’imminence d’une possible candidature du chef de la junte et actuel chef de l’Etat a empoisonné l’atmosphère politique dans le pays et plongé celui-ci dans le chaos.
La manifestation du 28 Septembre 2009 à l’origine de la crise actuelle visait justement à exprimer le rejet de toute candidature du capitaine Moussa Dadis Camara.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) tout en condamnant les actes de violence à l’origine de l’impasse actuelle, a commis le président Burkinabé Blaise Compaoré pour conduire une médiation entre la junte et l’opposition.
Le président Compaoré s’est rendu ainsi le lundi 5 octobre à Conakry où il a rencontré le chef de la junte et annoncé la tenue prochaine de pourparlers au Burkina Faso entre les différentes parties guinéennes en conflit.
Mais une frange de l’opposition guinéenne exige le départ du CNDD avant l’ouverture d’une quelconque négociation.

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