Guinée: vaste campagne contre le trafic de drogue, un fils du président Conté reconnaît son implication

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« Je reconnais appartenir au réseau de trafic de drogue, mais je n’en suis pas le parrain », a déclaré à la télévision le capitaine Ousmane Conté dont le père est décédé le 22 décembre dernier après 25 ans passés au pouvoir et a été remplacé par le capitaine Moussa Dadis Camara.
Le capitaine Camara s’est emparé du pouvoir dès le lendemain de l’annonce du décès du président Conté et a aussitôt mis en place un Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte militaire).
Les images de la télévision nationale qui le montre sur un lit et sous perfusion le mercredi 25 février, le capitaine Conté se trouvait au moment de l’enregistrement de ses aveux, au Camp Alpha Yaya Diallo, siège de la junte au pouvoir en Guinée.
Son médecin traitant, également apparu à la télévision d’Etat s’est abstenu de révéler la nature du mal dont souffrait le capitaine Conté: "tout ce que je peux dire, c’est que son état de santé n’est pas bon".
Le fils aîné du défunt président Conté avait été interpellé le lundi 23 février à Conakry et soumis à un interrogatoire.
Selon le Secrétaire d’Etat à la Présidence de la République chargé des Services spéciaux, de la Lutte anti drogue et du Grand banditisme, le Capitaine Moussa Thiégboro Camara, le capitaine Conté « a reconnu » les faits qui lui sont reprochés au cours des auditions qui ont suivi son interpellation.
Selon d’autres images montrées par la télévision guinéenne la soirée du 23 février le nom de Capitaine Conte a été cité par Mamady Kallo et Charles Pascal Tolno, de présumés narcotrafiquants lors d’un interrogatoire télévisé dirigé par le Capitaine Moussa Dadis Camara, lui-même, en présence notamment du Secrétaire d’Etat chargé de la Lutte anti drogue et du ministre de la justice Cécé Nolamou.
Lors du même interrogatoire télévisé à Conakry, le Capitaine Moussa Dadis Camara avait aussi affaire avec M. Saturnin Bangoura, frère cadet de l’ex première dame Mme Henriette Conté.
Ce dernier a reconnu avoir participé à une opération de trafic de drogue, notamment lors de l’atterrissage nocturne, en août 2008, a Boké (300 kilomètres au nord de Conakry la capitale) d’un avion sud-américain. "Je demande pardon à la nation et à ma sœur. J’ai été une honte (pour) ma famille", a dit M. Bangoura
Outre le fils de l’ancien président, plusieurs officiers de la police guinéenne ont été interpellés le 20 février, pour leur implication présumée au réseau du trafic de la drogue en Guinée.
Il s’agit notamment du Commissaire Bakary Thermite Mara, Directeur nationale de la police routière et de M. Victor Traoré, Directeur de l’Office de répression des délits économiques et financiers.
Dès sa prise de pouvoir, le capitaine Moussa Dadis Camara avait annoncé son intention de s’en prendre aux fléaux qui gangrènent la société guinéenne, notamment le trafic de drogue, la corruption et le pillage des ressources qui ont appauvri un pays, pourtant potentiellement l’un des plus riches d’Afrique.
Le nouveau chef d’Etat a, à plusieurs reprises, lors de manifestations ou de cérémonies publiques, affirmé que les présumés coupables seront tous appelés à s’expliquer « en direct » devant le peuple et devront répondre de leurs actes s’ils sont reconnus coupables.

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