Le score s’appuie sur une échelle de 0 à 100, « 0 étant la meilleure note (pas de faim) et 100 la pire, mais en pratique ces valeurs extrêmes ne sont jamais atteintes. Plus la note est élevée, et plus la situation alimentaire du pays est mauvaise » peut-on lire sur le site de l’Ifpri (institution basée à Washington).
La Sierra Leone avec 35 points est le seul pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) à figurer dans la zone rouge où se retrouvent des pays avec situation considérée comme « alarmante ».
L’indice est dit « alarmant » quand un pays a un score entre 35 et 49.9. Il est dit « sérieux » quand le score est compris entre 20 et 34,9. Il est « modéré » quand il est entre 10 et 19,9 et « bas » quand il est inférieur ou égale à 9. Un score supérieur ou égale à 50 est qualifié d’ « extrêmement alarmant », selon le rapport consulté par Ouestafnews .
La Sierra se retrouve dans la zone rouge avec six autres nations que sont le Yémen, Madagascar, Haïti, la Zambie, le Tchad, et la Centrafrique qui arrive en queue de peloton dans ce classement qui a étudié cette année 118 pays en développement.
Ravagée par une guerre civile dans les années 90, la Sierra Leone, présente un taux de malnutrition de 22,3% et un taux de mortalité infantile de 12%, selon l’Indice.
Entre 2008 et 2016, la faim a fortement progressé dans ce pays qui a enregistré une chute 10,3% à l’Indice durant cette période.
Légers progrès pour les uns
Alors que la plupart des 15 pays de la Cedeao vivent dans une situation assez difficile, le Ghana (13,9 ) et le Sénégal (16,5 ) connaissent aussi une présence de la faim, mais dans la catégorie « modérée », qualificatif qui regroupe les pays affichant des scores compris entre 10 et 19,9 points.
Considérée à l’heure actuelle comme la seconde puissance économique de la région, le Ghana a accompli beaucoup de progrès entre 2008 (quand il affichait un score de 22 points) et 2016. Une progression similaire au Sénégal qui présentait en il y a dix ans un score de 24,4 points.
La Sierra Leone, le Ghana et le Sénégal mis à part, les 13 autres pays de la région sont tous classés dans la zone où la présence de la faim est qualifiée de « sérieuse ».
Dans ce groupe figure, la Côte d’Ivoire qui affiche néanmoins de forts taux de croissance depuis la fin de la crise politico-militaire.
Première économie de l’Union économique et monétaire ouest africaine ( Uemoa), avec une agriculture florissante, la Côte d’Ivoire présente en 2016 un score de 25,7 points. Une situation qui cache néanmoins de bons progrès accomplis durant la dernière décennie, puisqu’en 2008, son score était de 34,1.
Première puissance économique du continent africain, le Nigeria affiche cette année un score de 25.5 tandis que le Niger souvent cité en matière de malnutrition infantile ressort cette année avec un score de 33,7 points.
Selon le rapport de l’Ifpri, d’importants « progrès ont été enregistrés depuis 2000, puisque l’Indice de la faim a connu une chute de 29% ». Une embellie qui rester à relativiser puisque selon le constat des rapporteurs le monde n’est pas encore sur la voie d’éradiquer la faim dans le monde.
« Les pays doivent accélérer le rythme auquel ils réduisent la faim ou nous ne parviendrons pas à atteindre le deuxième objectif de développement durable », des Nations unies en 2030, à savoir l’élimination de la faim, a estimé, Shenggen Fan, le directeur général de l’IFPRI.
L’Indice 2016, s’est penché sur 118 pays en voie de développement, où trône l’Argentine, suivi de la Bosnie et de la Biélorussie qui présente des scores inférieurs à cinq. Dans ce groupe on retrouve des pays africains comme la Tunisie, pays qui présente l’indice le plus faible en Afrique, avec un score de 5,5, suivi de l’Algérie avec 8,7 points et du Maroc avec 9,3 points.
Aucun pays d’Afrique subsaharienne ne figurent dans cette partie, la plus honorable du classement. L’Afrique du Sud avec un score de 11,8 figure dans la partie où l’indice est dite « modéré », tout comme le Sénégal et le Ghana. Le rapport a aussi mis en exergue les progrès du Rwanda, seul pays africain figurant dans le lot des 22 pays ayant amélioré leur score de 50% depuis l’année 2000.