Depuis quand avez-vous lancé la Yuvsmart ?
Aliou Yattasaye : Depuis avril 2014, l’objectif c’est de mettre à la disposition des populations des smartphones low cost mais de très bonne qualité, très efficaces et répondant aux normes internationales. Pour le moment le produit est seulement commercialisé sur le marché malien.
Comment fonctionne votre partenariat commercial avec Orange qui vous accompagne sur ce projet ?
Ça fonctionne très bien, pour l’instant il n’ y a que deux opérateurs mobile au Mali, Orange et Malitel. Après les avoir démarchés, Orange s’est montré plus intéressé et a saisi l’opportunité de lancer la Yuvsmart dont il possède l’exclusivité au niveau de la commercialisation pour une durée d’un an.
Depuis lors combien d’appareils ont été écoulés sur le marché ?
Bon ! on en a vendu beaucoup dirais-je pour ne pas rentrer dans les détails.Comme vous le savez dans chaque contrat il y a des clauses de confidentialité à respecter.
On en êtes-vous sur les mises à jour de la Yuvsmart, j’imagine qu’il y a une nouvelle version en instance ?
Effectivement, il y a une version 2 que nous comptons lancer fin mars , début avril 2015.
En fait pourquoi avoir jeté votre dévolu sur le smartphone « low cost » plutôt qu’une tablette par exemple ?
Je suis aussi dans les tablettes et celle que je compte lancer, c’est une tablette sous Windows avec un processeur Intel. On est en train de l’expérimenter et on attend le bon moment pour le mettre sur le marché.
Le bon moment, c’est-à-dire dans trois, six mois… ?
Bon, on a tablé un peu sur avril prochain. Ce sera carrément un ordinateur, parce qu’on tend vers la mobilité, les ordinateurs sont aujourd’hui détachables et convertibles.
Yattco est l’entreprise, derrière la Yuvsmart, combien de jeunes maliens employez- vous ?
Bon, aujourd’hui on a trois personnes qui y travaillent en pleine temps, et nous utilisons aussi beaucoup de partenaires extérieures.
La Yuvsmart à l’instar d’autres produits africains du genre est assemblée en Chine, n’est-ce pas une perte en termes d’emploi ?
Vous savez, il ne faut pas vite déplacer stratégiquement les choses. Aujourd’hui quand tu regardes les grandes marques comme Samsung, Sony ou d’autres qui fonctionnent avec le système Androïd, ils n’ont pas crée Androïd, qui est une propriété de l’entreprise Google. Et en plus toutes ces grandes entreprises produisent en Chine. Je ne pense pas que nous ayons pour l’instant la maturité qu’il faut au niveau de nos Etats. Moi je ne vais pas me substituer à l’Etat. C’est le problème de l’Etat de réduire le chômage, moi mon problème c’est de faire du profit. C’est vrai que j’aime mon pays, la preuve je suis ici, je pouvais créer ma société à Hong Kong et opérer à partir de là-bas. Mais quand on le fait ici au Mali, c’est un signal mais aussi un signe qu’on veut participer au développement du pays.
En tant que entrepreneur, est- ce que vous envisagez de vous lancer dans des initiatives publique-privées ?
Non, pour le moment, je ne suis pas à ce niveau, ma réflexion aujourd’hui c’est de lancer mes produits et de me stabiliser. J’ai investi beaucoup d’argent, il me faut un retour sur investissement.
Quel regard portez-vous sur l’économie numérique ici au Mali ?
Il manque beaucoup de choses, personnellement je ne vais pas me plaindre, j’ai dépasser cet étape. Cependant, il est vrai que les jeunes créateurs sont d’abord confrontés à un problème de finances, en plus il manque un cadre juridique et réglementaire qui puisse faciliter l’expansion et le développement de l’économie numérique.
Propos recueillis par Momar Niang (AMI/Tasc-2014)
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