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Intégration : l’Uemoa, une épine au pied du bloc ouest africain ?

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Intégration : l’Uemoa, une épine au pied du bloc ouest africain ?
« C’est un fait que les décideurs n’aiment pas évoquer, mais le grand hic à l’intégration ouest africaine, est constitué par l’existence parallèle de l’Uemoa et de la Cedeao, parce que l’Uemoa a travers sa politique monétaire et fiscale fonctionne selon une logique étroitement liée aux intérêts de l’ancien colonisateur français », a dénoncé l’économiste ghanéen Yao Graham lors d’un entretien accordé à Ouestafnews.

L’économiste ghanéen n’est pas le premier a dénoncer cette dépendance trop grande des pays de l’Uemoa à la France, certains intellectuels, y compris dans les pays concernés estimant que cette organisation est inspirée et maintenue en vie pour sauvegarder les intérêts de la France en Afrique.

Selon le Dr Graham, par ailleurs directeur exécutif de Third World Network, les pays regroupés au sein de l’Uemoa ont tendance a qualifier de « spéciales» leurs relations avec la France et « tant que cette situation durera l’idée d’une intégration africaine, centrée sur nos objectifs ne sera jamais une réalité ».

L’économiste ghanéen, qui était interrogé en marge d’un forum tenu sur le thème « crises mondiales et réponses africaines, quelles marges pour le développement », organisé à à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, le 30 septembre 2011, a aussi critiqué la dépendance du continent en matière de commerce extérieur, qui ne fait qu’importer des produits et exporter des matières premières.

Pour corriger cette situation qui ne « profitent nullement aux masses africaines », l’économiste estime que la solution se trouve « dans l’intégration régionale ».
« Nous pensons à l’intégration au plan industriel et agricole pour améliorer la situation de nos paysans en leur permettant d’être compétitifs », a-t-il notamment affirmé.

Avant le ghanéen, des économistes issus de l’Afrique francophone ont aussi critiqué l’Uemoa, surtout pour sa gestion du franc CFA, que se partagent ses huit pays membres.

Le Franc CFA présenté par les chefs d’Etats comme « un gage de crédibilité et de stabilité » est qualifié de « relique coloniale » par l’économiste sénégalais Sanou Mbaye. Cette monnaie , alignée sur l’euro (la monnaie unique européenne), est « garanti » par le Trésor publique français. En Afrique de l’Ouest elle est utilisée par l’ensemble des huit pays de l’Uemoa (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, le Niger, la Guinée Bissau, le Sénégal et le Togo). Mais pour le Dr Graham, il est d’ailleurs important que « ces pays analysent l’incertitude dans laquelle est actuellement plongé l’Euro » du fait de la crise financière internationale.


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