22.1 C
Dakar

Une information fiable et indépendante sur les questions qui traversent l'Afrique.

Justice : Habré devant ses juges en 2014

À LIRE

spot_img

« L’instruction va durer 15 mois mais cela peut déborder. C’est seulement à titre indicatif », a déclaré Aly Ciré Ba, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS). M. Ba a aussi assuré que l’accusation comme la défense auront « une entière liberté pour conduire leurs investigations sur le sol tchadien ». Ce qui est selon lui une condition « sine qua non pour la bonne tenue du procès ».

Le magistrat s’exprimait ce vendredi 8 février 2013, à l’occasion lors de l’inauguration à Dakar des « chambres africaines spéciales », chargé de juger Hissène Habré. Ce tribunal spécial est issu d’une résolution de l’Union africaine.

Depuis sa chute en 1990, Hissène Habré s’est réfugié au Sénégal. Il est cité par beaucoup d’organisations de défense des droits de l’Homme comme responsable de la mort de milliers de personnes durant ses huit ans de règne.

En outre la « Commission Vérité » mise en place au Tchad l’a accusé d’avoir détourné avant son départ 11 millions de dollars ( 5,3 milliards FCFA, selon les taux actuel) au Trésor public, avant son départ.

Cette affaire avait récemment causé des remous au niveau de la scène politique sénégalaise car cet argent a transité dans une banque, dirigée à l’époque par l’actuel premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye.

Après une forte polémique, des parlementaires de l’opposition avaient introduit sans succès une motion de censure contre le Premier ministre qui, selon eux, pourrait être cité comme témoin une fois le procès ouvert.

Depuis l’arrivée en mars 2012, de Macky Sall à la tête du Sénégal, l’affaire Habré a connu un coup d’accélérateur. Son prédécesseur Abdoulaye Wade qui avait reçu le mandat de l’Union africaine pour juger l’ex-président tchadien avait pris quelques initiatives, en changeant les lois de son pays, et notamment la constitution sénégalaise. Néanmoins, les défenseurs de droits de l’Homme l’ont toujours accusé de faire trainer les choses.

En 2000, les tribunaux sénégalais s’étaient déclarés « incompétents » poussant les plaignants à se rabattre sur la justice belge qui, en 2005 avait lancé un mandat d’arrêt contre Hissène Habré.

La justice tchadienne, quant a elle, a prononcé en août 2008 une peine de mort par contumace, pour d’autres crimes qui n’ont rien à voir avec ceux pour lesquels il est poursuivi dans cette affaire.

La Fédération internationale de défense des droits de l’homme (FIDH) dans un communiqué transmis à Ouestafnews, tout en qualifiant l’inauguration du Tribunal spécial, de « tournant décisif », souligne aussi la responsabilité de pays occidentaux, sur les dérives du régime Habré,  qui exercent beaucoup de pression pour que Habré soit jugé.

« Les États-Unis et la France ont soutenu Habré, le considérant comme un rempart contre Mouammar Kadhafi et la Libye », rappelle  la FIDH, qui précise que « sous la présidence de Ronald Reagan, les Etats-Unis ont apporté en secret, et par le biais de la CIA, un soutien paramilitaire à Habré afin que celui-ci prenne le pouvoir dans son pays ».
Voir aussi:
Sénégal-Tchad: fin du feuilleton Habré?

Le Sénégal renonce au rapatriment de Hissène Habré

Affaire Habré: la Belgique revient à la charge


Voulez-vous réagir à cet article ou nous signaler une erreur ? Envoyez-nous un message à info(at)ouestaf.com.

Articles connexes

spot_img

Actus